De la religion de tous à la religion de chacun. Les hommes face à l'église et à la religion à Orléans au XVIIIe siècle (1667-1791)
Auteur / Autrice : | Gaël Rideau |
Direction : | Jean-Pierre Vittu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Orléans |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
A Orléans au XVIIIe siècle, des courbes d'ordinations à l'étude de la marque religieuse dans l'espace domestique, se dessine une transition du vécu religieux. Elle s'exprime par une laicisation du regard de la population sur le clergé, cadre maintenu mais réformé. Les dévotions collectives et la vie paroissiale sont toujours fortes, mais se modifient. La paroisse relève au moins autant d'une logique comptable que religieuse, alors que les processions générales prennent une tournure politique pour la municipalité. Pourtant, en même temps, se dessine une dynamique, celle de la piété des confréries, centrée vers une intériorisation de la dévotion, celle des missions qui diffusent une religion de la croix. Le testament illustre une recomposition individuelle qui déplace les gestes et les discours vers l'intime et le familial. La formation d'un complexe religieux domestique complète ce mouvement par l'association des objets pieux, images et livres, supports de l'irrigation religieuse croissante de la sphère privée. Par la relativisation qu'elles entraînent, les querelles du jansénisme et des Lumières ont à cet égard joué un rôle essentiel, entraînant remise en cause et discussions. A ce titre, elles peuvent être liées. Dès lors, le XVIIIe siècle religieux à Orléans ne répond pas à une déchristianisation, mais à une sécularisation, qui replace la vitalité sur un plan plus individuel. Par leur croisement, les sources notariales (testaments et inventaires après décès notamment), paroissiales, les cahiers de doléances, les délibérations de la Ville d'Orléans et des sources plus ponctuelles permettent de reconstituer cette dynamique.