Nation et patrie dans la formation de la Palestine actuelle

Nation and homeland in the forming of current Palestine

• Auteur / Autrice : Abaher el Sakka
• Direction : ʿAlī al- Kanz
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sociologie
• Date : Soutenance en 2005
• Etablissement(s) : Nantes

Mots clés

Mots clés contrôlés

Identité collective

Patrie

Palestine

Nation

Résumé

La présente recherche a tenté d'appréhender quelques formes ( symboliques et matérielles) de la construction de l'identité nationale palestinienne en les saisissant à travers quelques “ configurations historiques ”. Les champs notionnels ressortant de l'énonciation des représentations telles que Nation, Patrie et État, reflètent une grande diversité. Mais cette multiplicité a pu être subsumée dans des conceptions unitaires, savantes ou ordinaires, elles-mêmes changeantes selon les périodes. C'est ainsi que le processus de territorialisation auquel le discours tente d'accorder une place centrale se trouve dans une combinaison complexe entre la construction nationale et l'expropriation territoriale.  Nous avons tenté de montrer le rôle des intellectuels dans la valorisation de cette histoire par l'exploration du ''  droit historique '', du travail de mémorisation entre la '' patrie historique '' et de la patrie actuelle ainsi que de la crise entre l'histoire et la géographie. La nationalisation de tous les aspects de la sphère sociale, le passé, l'idéologie, le '' droit au retour '' et la mise en place d'un système institutionnel et symbolique national devrait permettre l'intégration de groupes sociaux disparates cohabitant sur un même territoire actuel et morcelé, ou imaginé mais perdu. C'est aussi cette nationalisation qui fonde la légitimité la revendication d'une identité nationale.  Lieu de construction juridique et idéologique puissant, le territoire palestinien est également perçu comme une construction sociale. Il comporte trois dimensions : la Patrie, le Territoire perdu et l' État à venir. Les '' faiseurs de la nation '' donnent une représentation positive de la Patrie à venir que nous avons résumée dans une formule entendue chez beaucoup de nos interlocuteurs : '' tant que les palestiniens conservent leurs liens avec leur '' mère-patrie, ils font la différence entre celle-ci et l' État. Dans ce schéma, l' État renvoie à la volonté de rétablir les frontières de 1967 et la Patrie à l'attachement à la Palestine historique.

In this study we try to understand the different forms (symbolic and material) the construction of a national Palestinian identity may take, and to place them within different “historical configurations”. Representations such as Nation, Motherland and State refer to extremely diverse conceptual fields. Yet this multiplicity has been subsumed into unitary popular and scholarly concepts which have themselves changed over time. Thus, the concept of “territorialisation”, which is given prominence in current discourse, turns out to be a complex mixture of the ideas of nation-building and territorial expropriation. We have attempted to show the role of intellectuals in this development through their exploration of “historic rights”, memory work on the historic and present day motherland, and the clash between history and geography. The nationalisation of all aspects of the social sphere, the past, ideology, the right of return and the creation of national symbolic and institutional systems should allow for the integration of disparate social groups which live together on the same fragmented and real or imagined but lost territory. That nationalisation also provides the foundation for a legitimate claim to national identity. The Palestinian territory, a powerful locus of legal and ideological constructs, is also perceived as a social construct. There are three dimensions to this: the Motherland, the lost Territory and the future State. “Nation builders” offer a positive representation of the Motherland to be, which can be summed up in a phrase used by many of our interviewees: “As long as Palestinians maintain a link with their Motherland, they make a distinction between the Motherland and the State. ” On that view, the State refers to the desire to go back to the 1967 borders while the Motherland represents an attachment to the historical Palestine.