Les mises en scène du passé au Palais-Bourbon (1815-1848) : Aux origines d'une mémoire nationale
Auteur / Autrice : | Pierre Triomphe |
Direction : | Charles-Olivier Carbonell |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Résumé
Au cours du siècle de l'histoire, le débat politique ne peut se concevoir sans recours au passé. L'étude des références historiques des députés est donc particulièrement féconde. Elle se fonde sur des statistiques portant sur les débats sur l'Adresse des débuts de la Restauration à la fin de la monarchie de Juillet, et débouche sur trois niveaux d'analyse. Tout d'abord, elle met en valeur le rôle du passé lors des principaux temps forts de la vie politique de cette période, ce qui contribue à leur intelligibilité. Elle permet ensuite de faire ressortir de quels personnages et de quelles époques on parle, dessinant les contours d'un imaginaire historique beaucoup plus consensuel que ce qui est généralement admis. Elle manifeste enfin la complexité des rapports au temps des députés, et la difficulté de concilier toute théorie de l'histoire avec les aléas des affrontements politiques quotidiens. Dans les trois cas, l'importance de la rupture générée par le passage de la Restauration à la monarchie de Juillet est particulièrement nette. Les passés évoqués par les députés sont en effet beaucoup plus proches après 1830, tant sur le plan chronologique où les références antérieures à 1789 deviennent rares, que d'une famille politique à l'autre : des légitimistes aux républicains, les regards portés sur le passé ne sont séparés que par des nuances, certes significatives. C'est donc une première ébauche de mémoire nationale qui se met en place sous la monarchie de Juillet, elle annonce la synthèse républicaine ultérieure, et s'inscrit dans une vision de plus en plus progressiste de l'histoire.