Psychologie de l'identité féminine au risque de la création littéraire
Auteur / Autrice : | Anne-Valérie de Miguel-Mazoyer |
Direction : | Jean-Pierre Martineau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie. Psychologie clinique, psychopathologie, psychanalyse |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Résumé
Bordée par le maternel, l'identité féminine est remise en question à chaque crise de vie. La maternité, considérée comme une de ces crises, peut se traduire par une impossibilité à élaborer autour du maternel, comme l'enseigne la clinique de l'interruption de grossesse et de la maltraitance infantile. A la place d'une traversée du maternel, la souffrance s'installe. Ce travail se propose d'analyser l'incidence du maternel dans la création littéraire de quatre femmes écrivains (Mac Cullers, Hebert, Morrison, Huston). L'issue du dégagement du maternel au niveau personnel marque l'écriture de ces femmes : soit leur héros reste sous l'emprise glaciale d'un maternel possessif, soit il fait face à la crise ponctuelle, en s'émancipant. Le destin du maternel rappelle celui de l'exil, reliant les quatre auteurs féminins. L'exil peut annoncer le changement (de langue, de culture. . . ) mais il peut aussi rester à l'état de fugue inassouvie. Si la confrontation d'avec le maternel ne se solde pas par une perte incompréhensible, alors l'écriture devient la somme des expériences féminines. Au contraire, si le maternel demeure mortifère (absence, mort, maltraitance), alors les héros choisissent des solutions imaginaires (recours au double, au songe) ou des passages à l'acte irréversibles (suicide, meurtre). Les deux types d'écriture, l'une marquant le héros d'instabilité fondamentale et l'autre d'assises suffisantes pour se maintenir malgré la crise, rendent compte des écueils dans la traversée, qui doit conduire à l'affranchissement de la femme par le médium de la création.