Asymétries cranio-faciales et dysmorphoses : analyse architecturale cranio-faciale des populations médiévales de La Queue-en-Brie (Val-de-Marne, Île-de-France)
Auteur / Autrice : | Keun-Hye Cho |
Direction : | Djillali Hadjouis |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Paléoanthropologie |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Paris, Muséum national d'histoire naturelle |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Louis Heim |
Examinateurs / Examinatrices : Djillali Hadjouis, Marie-Antoinette de Lumley, Anne Dambricourt-Malassé, Philippe Andrieux | |
Rapporteur / Rapporteuse : Emmanuel Alain Cabanis, Yvette Deloison |
Résumé
Dans le Val-de-Marne des vestiges anthropologiques considérables, des centaines de squelettes, ont été mis au jour, parmi les nombreuses nécropoles médiévales de ce département. Notre sujet porte sur celle de l’église Saint-Nicolas de la Queue-en-Brie. L’âge de ce site a été calibré par analyse au Carbone 14 entre 890 et 1638, soit respectivement –1114 BP et – 366 BP. L’échantillon de La Queue-en-Brie est composé de 251 individus. Un grand nombre d’entre eux présente des dysharmonies cranio-faciales avec différents types d’asymétries : pseudo-plagiocéphalie, brachycéphalie, plagiocéphalie, rotation flexion latérale, torsion… Les effets des craniosténoses produisent également certaines asymétries qui peuvent conduire à des malocclusions. Pourquoi observons-nous un tel phénomène ? Dès le stade fœtal et pendant toute la croissance, le crâne des enfants va évoluer en fonction des contraintes auxquelles il est soumis, ce qui peut conduire éventuellement à des modifications architecturales cranio-faciales ainsi qu’à des malocclusions dentaires. Lors de la présence d’une telle malocclusion on peut en déduire que la morphogenèse cranio-faciale peut s’être déroulée anormalement au cours de la croissance. Les études médicales effectuées tendent à relier les anormalités observées et leurs origines. Ainsi les lois de la mécanique peuvent être appliquées aux pièces osseuses qui constituent le crâne. Un effort appliqué sur l’une d’entre-elles conduira inévitablement à une action déterminée sur les autres. L’ensemble de ces déséquilibres et contraintes va imposer sur le crâne une signature caractéristique que la biodynamique va pouvoir étudier. Ces phénomènes de dysharmonies cranio-faciales sont connus dans certains domaines de médecine tels qu’en Orthodontie, en Orthopédie Dento-Faciale ou encore en Ostéopathie. L’approche de ces différents acteurs consiste à comprendre comment ont évolué le crâne et la face des enfants et des adultes affectés par ces dysharmonies. Les méthodes traditionnelles d’analyse ne peuvent suffire à la compréhension des anormalités observées. Il nous faut employer de nouveaux outils, comme la téléradiographie, à l’exemple des orthodontistes. L’axe central du sujet s’articule autour des réflexions biodynamique et architecturale dans l’ensemble cranio-facial et ses relations avec l’occlusion. Il associe l’étude anthropologique globale et la détermination des paramètres liés à l’âge et au sexe. L’analyse biodynamique cranio-faciale consiste à analyser les pièces crâniennes, selon les protocoles de fiches pré-établies. Tous les crânes ont suivi des concepts d’analyse clinique testés continuellement par l’Orthopédie Dento-Faciale. En premier celle-ci traite les répercussions d’une éventuelle perturbation dentaire ou dento-squelettique sur la base du crâne. En second elle nous permet d’analyser les phénomènes inverses, à savoir des perturbations cranio-faciales qui ont retenti sur l’occlusion au cours de la croissance. L’analyse architecturale se base exclusivement sur la prise de clichés téléradiographiques. Cette méthode consiste à tracer un certain nombre de droites et d’angles sur le cliché qui fournissent des valeurs sur l’architecture du crâne et de la face et sur ses modifications au cours de la croissance, au gré de certaines anomalies.