Identité de l'écriture et écriture de l'identité dans the New York trilogy de Paul Auster
Auteur / Autrice : | Dominique Coquet-Cardinal |
Direction : | Sylviane Burner |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglophones. Linguistique |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Metz |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le voyage que le sujet austérien entreprend dans The New York Trilogy a toutes les apparences d'une enquête policière. Multipliées par 3 dans les volets de l'œuvre, les histoires des héros Quinn (dans City of Glass), Blue (dans Ghosts) et un mystérieux narrateur homodiégétique (dans The Locked Room) s'enchevêtrent, se répètent et se complètent. Elles proposent en fait au lecteur, en parallèle de ce qui n'est qu'une déconstruction du roman policier, une triple quête identitaire. Á la recherche de leur moi, les héros aux identités fragmentées s'y dédoublent à l'infini en personnages miroirs. Au travers de l'expérience d'un vide intérieur qui les plonge dans un monde en chaos, le récit raconte leur lutte pour construire leur identité grâce au langage. Ce récit n'est autre que le voyage initiatique de celui qu'ils représentent : l'auteur implicite qui, par son acte d'écriture, tente de construire la dimension symbolique de l'auteur réel. Ainsi, le sujet parlant responsable de l'énonciation accomplit un voyage sémantique au travers de récits en abyme, et chaque volet amène un élément supplémentaire dans le monde propre que se compose l'auteur. Ce monde est labyrinthique, et il faut se situer au-delà de l'histoire de surface pour étudier l'écriture de Paul Auster. Or, pour parvenir à approcher cette part d'inconscient qui domine l'écrivain, et tenter de découvrir si son œuvre tripartite renferme des volets homogènes ou en évolution, dissociés ou interdépendants, l'analyse quantitative et statistique du corpus constitue un outil performant. Prenant en compte simultanément l'intégralité de l'œuvre, l'analyse linguistique a permis d'en dégager la structure profonde qui relie des volets indissociables les uns des autres, dans une dimension à la fois verticale et horizontale. L'analyse a mis en évidence l'importance de l'organisation du discours pour l'inscription du sujet dans la chaîne des signifiants. Grâce à l'analyse Alceste, on procède au décryptage des choix de contenus de pensée révélés par les lexèmes co-occurrents. Dans un deuxième temps, grâce à l'outil Hyperbase, on étudie la hiérarchisation de ces contenus au niveau des opérations énonciatives effectuées. Le tout fournit une image globale de la structure Borroméenne de la trilogie new-yorkaise et fait ressortir un degré d'organisation du langage extrêmement élevé. L'auteur-ité de Paul Auster sur son écriture est en marche et The New York Trilogy constitue une première pierre à l'édifice d'un écrivain en mal de structuration identitaire. Son œuvre, qu'il considère comme à jamais inachevée, ne cesse aujourd'hui encore de tisser la toile de ses questionnements ontologiques sur la "grammaire de l'existence".