Le Culte d'Artemis, de la Macédoine à la Mer Noire, depuis l'apparition du culte jusqu'à sa disparition à la fin de l'époque impériale
Auteur / Autrice : | Fadila Harbaoui |
Direction : | Marie-Thérèse Le Dinahet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, histoire et civilisations des mondes anciens |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Mots clés
Résumé
Mon sujet de thèse est consacré au '' culte d'Artémis, de la Macédoine à la Mer Noire, depuis l'apparition du culte jusqu'à sa disparition à la fin de l'époque impériale ''. L'enquête porte donc sur la vie religieuse en Macédoine, en Thrace et sur la côte occidentale de la Mer Noire. Les premiers documents attestés datent de la fin de l'époque classique et les derniers du IVème siècle de notre ère, mais le culte de la déesse est certainement beaucoup plus ancien et une partie de mon travail sera consacrée à une recherche sur les origines de ce culte dans ces régions. Pourquoi avoir choisi ce sujet ? Nombreuses sont les monographies consacrées à l'étude de telle ou telle divinité dans l'ensemble du monde antique. Plus rares sont celles qui s'attachent à cerner la personnalité d'une divinité dans le cadre d'une zone particulière afin de déterminer son originalité par rapport à la conception que l'on peut en avoir dans le reste de la Grèce ; c'est une telle étude que je souhaite entreprendre. Les régions que j'étudie présentent des caractéristiques socio-économiques communes : qu'elles aient été considérées par les auteurs antiques comme grecques (Macédoine) ou barbares (pays thrace), elles ne connaissent que tardivement le système de la cité, certes des cités grecques s'implantent en Chalcidique et sur le littoral thrace dès le VIIème-VIème siècle avant J. C. , mais le développement des cités dans l'intérieur des terres ne se fait qu'à partir de l'époque hellénistique et surtout à l'époque impériale. Les communautés de base sont les villages réunis en ethnos sous l'autorité d'un roi, rois de Macédoine, de Thrace. L'agriculture présente des aspects originaux : l'élevage du bétail y tient une place beaucoup plus importante que dans le monde des cités et il est associé à des pratiques de transhumance qui restent très fortes dans ces régions. Les spécificités des communautés du Nord des Balkans se retrouvent-elles dans le domaine religieux ? ; c'est ce que je souhaite étudier à partir du cas de la déesse Artémis très important dans l'ensemble de ces régions. Les fouilles archéologiques de sanctuaires d'Artémis étant encore peu nombreuses je dispose surtout d'abondantes sources iconographiques et épigraphiques, bien sûr très dispersées puisque chaque pays (Grèce, Bulgarie, Roumanie) réalise le corpus des inscriptions trouvées sur son territoire. Cela fait la difficulté mais aussi la richesse de mon sujet puisque des études d'ensemble traversant les clivages nationaux n'ont pas encore été réalisées. Je cherche donc à établir : 1. Les origines du culte, en étudiant notamment les cas d'assimilation entre la divinité et une déesse-mère locale. 2. Les caractères de la divinité : la déesse a un nom grec certes mais ne présente pas le même profil dans ces régions que l'Artémis de la Grèce des cités, comme en Grèce, elle protège la chasse et la jeunesse mais c'est aussi une déesse de la fécondité, une grande déesse de la nature. 3. L'importance du culte, les fidèles : j'établirai, principalement pour les cités grecques de la côte occidentale de la Mer Noire, une étude statistique des noms théophores c'est-à-dire des noms dérivés de celui d'Artémis mais aussi de celui d'autres divinités afin de juger de la popularité de ce culte ; d'autre part j'utiliserai les témoignages des ex-voto pour mieux cerner le cercle de dévotion : associations, particuliers, armée. . . Par exemple, la présence de l'armée en Mésie Inférieure (Thrace) et son rôle dans la pénétration du culte de Diane (Artémis).