Thèse soutenue

Le réel, la réalité et la fiction dans ''The Magus'', ''The French lieutenant's woman'' et ''A Maggot'' de John Fowles

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Auteur / Autrice : Alistair Maclaren
Direction : Josiane Paccaud-Huguet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Lyon 2

Résumé

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Les romans de John Fowles s'inscrivent dans une démarche d'expérimentation avec la forme en même temps qu'ils affirment un attachement à la tradition réaliste, et nous disent quelque chose de la déchirure au cœur du vingtième siècle. Un mouvement contradictoire se dessine où le sujet moderne, divisé et incomplet, tend vers une complétude illusoire, perdue et irrécupérable, et en même temps anticipe la manière de faire consoner la faille de sa propre structure avec le vide indicible et informe dont les signifiants tracent le bord et qui ne devient perceptible que lorsque le sens se délite sous l'effet du travail de la lettre. L'incomplétude est de structure et Fowles s'interroge pour savoir comment l'écrire dans un texte qui, par définition, est complet. La fiction lui fournit le cadrage narratif de son désir de retrouver ce qui le meut. Quête impossible car le signifiant premier recouvre le manque qui est sa raison d'être. Une écriture qui se soutient d'une position symbolique masculine qui vise la maîtrise par l'imposition d'un sens qui voile le réel se trouve en échec. Une nouvelle écriture se fait jour sur les décombres da la première, fondée sur la position symbolique féminine qui, n'étant pas toute dans le langage, permet de faire percevoir le manque sur lequel la langage se fonde. Ce qui ne peut se dire relève de ce que nous nommons le réel et se différencie de la réalité qui est constituée du discours. Comment la réalité s'articule-t-elle au réel par le discours spécifique de la fiction ? Les romans de Fowles mettent en jeu deux discours inséparables mais antinomiques, l'un basé sur le désir qui est métonymique et linéaire, relevant du vouloir-dire de l'auteur, et l'autre qui travaille à défaire le premier en laissant parler dans les interstices qu'il ouvre quelque chose d'une jouissance perdue. Afin de laisser transpercer ce deuxième discours basé sur le vouloir-jouir inconscient, sous-jacent dans toute écriture, Fowles élabore une esthétique de l'inachevé.