Le modèle proustien dans le roman roumain moderne : à propos de l'oeuvre de Hortensia Papadat-Bengescu et de Camil Petrescu
Auteur / Autrice : | Florica Ciodaru-Courriol |
Direction : | Jean-Yves Debreuille |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature générale et comparée |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Résumé
Evénement littéraire universel, la création proustienne a connu l'une de ses plus rapides réceptions dans l'aire roumaine de par la francophilie, la francophonie de l'intelligentsia roumaine, à la faveur de la crise du roman dans ce pays, après la Grande Guerre. Notre étude rend compte de ce phénomène ; elle s'appuie d'abord sur la première romancière moderne roumaine, Hortensia Papadat-Bengescu (1876-1955) et son Concert de Bach (1927), traduit par nous en France, puis sur le disciple enthousiaste de Marcel Proust, Camil Petrescu (1894-1957) et son roman, Madame T. (1930) ; deux écrivains dont la critique roumaine considère qu'ils ont été influencés par Proust. A la lumière des théories de la Réception (Jauss), nous verrons que la première ne s'est pas pliée à un modèle mais qu'elle est prise dans un processus de transfert culturel complexe, en restant un auteur original, à la base même du roman roumain moderne. Camil Petrescu assimile les techniques de La Recherche qu'il exploite au travers du concept d'authenticité, formulé en manière de credo esthétique, dans sa célèbre conférence de 1930, La Nouvelle Structure et l'Oeuvre de Marcel Proust. Il devient le guide tutélaire et la jurisprudence de Camil Petrescu qui révolutionne le concept d'autorité auctoriale par une écriture innovante fondée sur les concepts de temps et mémoire, revus et corrigés dans une approche philosophique personnelle. De par sa perspective comparatiste diachronique et synchronique, notre recherche veut démontrer que ces auteurs s'inscrivent dans le rapport interculturel européen de la première moitié du XXe siècle.