Thèse soutenue

[Delta]18 O de l'apatite de vertébrés continentaux du Crétacé : implications paléoclimatiques et thermophysiologiques

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Auteur / Autrice : Romain Amiot
Direction : Christophe LecuyerÉric Buffetaut
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la Terre
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Lyon 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ce travail s’inscrit dans l’optique globale de recherche et d’établissement d’un indicateur paléoclimatique terrestre pour le Mésozoïque à partir de l’enregistrement isotopique des faunes de reptiles. L’étude proprement dite s’est concentrée exclusivement sur l’isolation des signaux thermométriques enregistrés dans la composition isotopique de l’oxygène (18O) des groupements phosphates contenus dans les bioapatites des dinosaures. La méconnaissance de leur statut métabolique, ainsi que la disparition brutale de l’essentiel du groupe à la fin du Crétacé nous a toutefois contraints à comparer leur enregistrement isotopique avec celui des chéloniens et crocodiliens associés, reptiles encore représentés actuellement. Une équation de fractionnement phosphate–eau a été établie pour les crocodiles actuels et sa similitude avec celle déjà établie pour les tortues aquatiques indique un fractionnement isotopique comparable chez ces deux reptiles. Des mesures réalisées sur les restes dentaires de divers taxons de dinosaures crétacés ainsi que sur les restes de crocodiles et tortues associées montrent une différence significative entre ces deux groupes, différence observée actuellement entre les mammifères (endothermes) et les reptiles (ectothermes). Interprétées en termes d’écarts de températures, ces différences suggèrent que les dinosaures étaient endothermes et conservaient une température constante de l’ordre de 37°C quelle que soient celles de leur environnement. A partir de ces mêmes mesures, un gradient latitudinal de températures moyennes de l’air a été calculé pour l’intervalle Campanien supérieur–Maastrichtien moyen. Ce gradient est relativement faible (0,4°/°Lat. ) mais suggère l’existence de glaces aux pôles. Il est par ailleurs en bon accord avec les estimations déjà publiées. La validité de cette méthode ouvre de nouvelles perspectives pour l’étude des climats antérieurs au Crétacé terminal, ainsi que pour l’approche de la thermophysiologie des vertébrés terrestres plus anciens.