Thèse soutenue

La Police en transition : mutations institutionnelles et démocratisation, les cas du Sénégal d'Abdou Diouf et de l'Ouganda [de] Yoweri Museveni

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Auteur / Autrice : Jean-Baptiste Pierron
Direction : Daniel Bourmaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études africaines. Sciences politiques
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Paris, INALCO

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La police est une institution qui a été très peu étudiée par la science politique africaniste. A travers une démarche comparative, cette recherche s'appuie sur le concept d'idéal mixte, mis à jour par Samuel Eisenstadt et Jean-François Médard et qui renvoie à la forme la plus couramment rencontrée pour décrire la place de la police au sein d'un système politique. Pour cela, il est nécessaire de partir de l'Etat colonial et post colonial caractérisé par un fonctionnement néo-patrimonial, c'est-à-dire une personnalisation du pouvoir et un usage privé des fonctions publiques. Pour se perpétuer, l'Etat utilise, de manière plus ou moins forte, la coercition à partir d'une division du travail. Les deux missions principales que sont le renseignement et l'ordre public sont certes confiées à la police, mais chacune d'elle fait l'objet d'un dédoublement au profit de l'armée (ordre public) et des agences présidentielles (le renseignement). La police ne retrouve sa primauté qu'en matière judiciaire, préoccupation secondaire pour l'Etat post-colonial. Ce modèle idéal mixte connait des exceptions : par exemple, la Côte d'Ivoire d'Houphouet Boigny caractérisée par une faible armée nationale, mais compensée par des accords de défense (qui incorporent souvent les conflits internes) avec la France. Cette présentation est essentielle pour comprendre l'objet de notre recherche qui se concentre sur les effets des contradictions néo patrimoniales ou sur la rupture du compromis post-colonial. Les contradictions découlent de la réduction des ressources de l'Etat à partir des années 80 qui enrayent les mécanismes de redistribution et contraint les pouvoirs en place à libéraliser l'espace public.