Carl Schmitt, penseur de l'Etat : genèse d'une doctrine (1914-1938)
Auteur / Autrice : | Sandrine Baume |
Direction : | Biancamaria Fontana, Pasquale Pasquino |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques en cotutelle avec Lausanne, Faculté des sciences sociales et politiques |
Résumé
Face aux nombreuses publications récentes consacrées à Carl Schmitt, cette étude repense la cohérence des travaux que l'auteur rédige durant l'entre-deux-guerres ; une cohérence qui ne soit pas lue d'emblée à la lumière des évènements qui accompagnent l'accession de Hitler à la Chancellerie, en 1933, mais davantage éclairée par le traumatisme politique qu'induisent chez Schmitt la Première Guerre et la fin de l'Empire. Après 1918, l'unité doctrinale des écrits weimariens de Schmitt se révèle, s'ils sont pensés comme une théorie de l'Etat ''émiettée'', dont les pièces doivent être rassemblées. Toutefois, cette unité ne peut être démontrée que si elle est rapportée à une des finalités les plus importantes de la théorie schmittienne de l'Etat, qui est cellle de repenser l'équilibre des pouvoirs à Weimar, en vue d'une revalorisation de la fonction exécutive. Excepté l'approfondissement dans la connaissance de l'oeuvre, cette étude apporte trois éléments de compréhension. Premièrement, la doctrine schmittienne de l'Etat doit être replacée dans un courant politique non marginal à Weimar -théorisé et radicalisé par Schmitt- qui souhaite redonner à l'exécutif sa primauté politique. Deuxièmement, pour comprendre la résistance ''doctrinale'' anti-schmittienne, qui s'est initiée dès les années 1920 (Hans Kelsen, Hermann Heller, Rudolf Smend), il est nécessaire de comprendre contre quels présupposés idéologiques elle s'est organisée. Troisièmement, un examen de la doctrine de l'Etat de Schmitt permet de saisir plus finement les ressorts de sa postérité après 1945, qui doit être également comprise à partir des réflexions schmittiennnes sur l'équilibre des pouvoirs.