Thèse soutenue

Günther Weisenborn (1902-1969), un écrivain de la résistance allemande

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Auteur / Autrice : Nadine Willmann
Direction : François Genton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études germaniques
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Université Stendhal (Grenoble ; 1970-2015)

Résumé

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Cette étude s'intéresse au rôle que l'écrivain Günther Weisenborn (1902-1969), membre de l'Orchestre rouge, a joué dans la résistance intérieure au nazisme, puis montre comment, à partir de 1945, cet auteur s'efforce de perpétuer la mémoire de celle-ci. Plus que ses succès de dramaturge, c'est ce statut '' politique '' qui légitime sa position privilégiée dans le champ littéraire du Berlin de l'immédiat après-guerre, qu'il contribue à restructurer grâce à ses diverses fonctions institutionnelles. Par ses discours et ses pièces, il vise à sensibiliser le public au sacrifice des opposants au nazisme. Durant les années cinquante, cette action, incompatible avec les impératifs de la guerre froide, s'avère de plus en plus difficile. L'écrivain combat les aspects restaurateurs de la politique d'Adenauer, s'engage dans le mouvement pacifiste, contre l'alliance occidentale et pour une Allemagne démilitarisée et réunifiée. Il ne cache pas sa sympathie pour la RDA et tente d'être un médiateur entre les deux États allemands. Il reçoit d'ailleurs un meilleur accueil à l'Est qu'à l'Ouest. Rompu à tous les genres littéraires, Weisenborn est avant tout un homme de théâtre, auteur engagé, théoricien et directeur artistique. Après une brève collaboration avec Brecht avant la guerre, il élabore une dramaturgie originale. L'étude d'un écrivain qui aurait pu être à l'Allemagne ce que Vercors fut à la France permet de mieux comprendre les destins d'une opposition intellectuelle et artistique au nazisme se référant moins au marxisme, au libéralisme anglo-saxon ou au républicanisme français qu'aux idéaux et au pathos propres à une partie du mouvement de jeunesse allemand du début du XXe siècle.