L'économie politique de l'étalon dollar : les Etats-Unis et le nouveau régime financier international
Auteur / Autrice : | Grégory Vanel |
Direction : | Bernard Gerbier, Christian Deblock |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Économie internationale |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Université Pierre Mendès France (Grenoble ; 1990-2015) en cotutelle avec Université du Québec |
Mots clés
Résumé
Deux phénomènes marquent la structure financière contemporaine : sa globalisation et son instabilité conjoncturelle. Les théories économiques standard considèrent que la première a une origine exogène, alors que des imperfections des marchés expliqueraient la recrudescence de la seconde. De leur côté, les théories orthodoxes de l'Économie Politique Internationale considèrent que l'instabilité financière internationale ne peut pas être maîtrisée en raison de la fin du leadership des États-Unis. La thèse proposée questionne ces deux interprétations, tant du point de vue théorique qu'empirique. A partir d'une conception néo-wébérienne de l'État et d'une approche structuraliste du régime financier international, nous montrons que le facteur déterminant l'évolution de la structure financière a été la financiarisation de l'économie américaine. Un nouveau régime financier international (l'étalon dollar) s'est ainsi formé dès les années soixante-dix et consolidé dans les années quatre-vingt-dix. Il est constitué de la conjonction, au niveau international, d'un ordre libéralisé et d'un système repolarisé. Il accorde un rôle pivot aux titres du Trésor et au dollar américains, et permet aux États-Unis, en absorbant une part croissante de l'épargne mondiale, de financer à moindre coût leur déficit courant. Or, une analyse à la Minsky montre que ce nouveau régime est à l'origine du renouvellement de l'instabilité financière, et engendre un effet paradoxal : la concomitance du renforcement de l'adhésion à ce régime des acteurs-clés (les Banques Centrales) et de déséquilibres macroéconomiques mondiaux cumulatifs, qui posent la question de la soutenabilité d'une telle dynamique