Stratégies fonctionnelles et interactions entre espèces dominantes le long de gradients de ressources hydrique et trophique au niveau des pelouses calcaires
Auteur / Autrice : | Pierre Liancourt |
Direction : | Richard Michalet, Sandra Lavorel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Université Joseph Fourier (Grenoble ; 1971-2015) |
Résumé
Bromus erectus, Brachypodium rupestre et Arrhenatherum elatius sont trois graminées qui dominent respectivement les pelouses collinéennes xériques et pauvres en nutriments, mésiques et pauvres, et mésiques et riches en nutriments. Nous avons fait l'hypothèse que trois stratégies expliquent ces patrons et qu'elles sont associées au type de ressource du sol. La conservation de ressources serait associée aux milieux pauvres alors que l'exploitation de ressources serait associée aux milieux riches en nutriments. Les deux graminées dominantes des communautés mésiques auraient une forte aptitude compétitive contrairement à B. Erectus. Cette espèce dominerait grâce à une meilleure tolérance à la sécheresse. Pour tester ces hypothèses, nous avons manipulé la disponibilité en eau, en nutriments et les interactions biotiques sur les trois graminées, en pots et sur le terrain. Les traits et les réponses des espèces sans interactions biotiques confirment la meilleure tolérance au stress hydrique de B. Erectus et le caractère conservateur de B. Erectus et de B. Rupestre. Les expérimentations de compétition montrent qu'il y a une hiérarchie dans les réponses compétitives et que celle-ci est stable indépendamment du niveau de ressource. B. Erectus a été l'espèce la plus sensible à la compétition, B. Rupestre a eu une réponse compétitive intermédiaire et A. Elatius a été la moins sensible. Les espèces ont différé en terme d'effet compétitif B. Rupestre, l'espèce conservatrice de forte stature, un effet compétitif plus forte que la plus petite espèce conservatrice et tolérante au stress qu'est B. Erectus. Ces différences de stratégies expliqueraient la dominance de ces deux espèces dans leurs communautés respectives. Cependant, l'effet compétitif de B. Rupestre semble principalement associé à des mécanismes de type interférence comme de l'allélopathie, contrairement à A. Elatius qui dominerait sa communauté par compétition via l'exploitation rapide des ressources.