Entre ciel et guerre : figures d'Aphrodite en Grèce ancienne
Auteur / Autrice : | Gabriella Pironti |
Direction : | Stella Georgoudi, Marisa Tortorelli Ghidini |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences religieuses |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE en cotutelle avec Università degli studi di Napoli Federico II |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses (Paris) |
Résumé
Cette étude se propose d’analyser les facettes d’Aphrodite, que tend à occulter la définition univoque de « déesse de l’amour », et d’explorer la polysémie inhérente, en Grèce ancienne, à l’éros et à la mixis, le « mélange ». La polyvalence de la déesse est inscrite aussi bien dans les récits des poètes que dans les panthéons des cités grecques. Une attention particulière a été accordée à son lien génétique avec Ouranos, le Ciel, et au couple qu���������elle forme avec Arès, le dieu de la fureur guerrière. Le récit d’Hésiode dans la Théogonie laisse apparaitre plusieurs traits distinctifs d’Aphrodite, parmi lesquels son inquiétante ambiguïté et le lien qui l’unit à la semence virile d’origine ouranienne (Chap. I). En brossant le portrait de la déesse préposée à la genèse de la vie et à la mixis des corps, les Grecs ont mis l’accent sur la dimension cosmique et le caractère autoritaire de son emprise (Chap. II). Aphrodite est la déesse de l’aphros, l’ « écume », et les discours des Anciens sur le théonyme confirment son lien génétique avec les humeurs vitales. L’étude de ses compétences sur la floraison, la corporéité et la puissance virile a permis de mieux cerner le rôle de la déesse aux côtés des jeunes garçons en fleur (Chap. III). Contrairement à l’opinion commune, l’Aphrodite grecque peut revêtir un aspect guerrier et assumer, dans les panthéons des cités, des fonctions d’ordre politique et militaire. Compte tenu des recoupements entre le domaine d’Aphrodite et celui d’Arès, entre mixis sexuelle et cors-à-corps guerrier, entre fureur érotique et ardeur au combat, on comprend que la déesse puisse être appelée à susciter l’ « éros de la bataille » (Chap. IV).