Nomadisme et adaptations sédentaires chez les Evenks de Sibérie postsoviétique : ''Jouer'' pour vivre avec et sans chamanes
Auteur / Autrice : | Alexandra Lavrillier |
Direction : | Roberte Hamayon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences religieuses |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses (Paris) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’objectif central de cette thèse est de comprendre ce que devient un peuple nomade qui se conçoit comme partie intégrante de l’environnement naturel, après une sédentarisation partielle imposée par une politique donnée, en l’occurrence le régime soviétique, et dans le contexte postsoviétique, d’intégration accélérée à l’économie de marché. Les Evenkis, connus aussi sous le nom de Toungouses, font partie de l’ensemble linguistique des peuples toungouso-mandchous. Ils sont le peuple de Sibérie le plus éparpillé, installés qu’ils sont en petits groupes dans toue la Sibérie, mais également en Chine et en Mongolie. Cette thèse tripartite est construite autour d’une comparaison diachronique et synchronique. Elle montre en premier les circonstances historiques de l’apparition des trois types Evenks contemporains, constitués des nomades (éleveurs de rennes et chasseurs), des villageois et des citadins. Puis elle décrit et analyse les trois types sociaux dans leurs formes d’économie, leur relation à l’environnement naturel, leur organisation sociale et leurs pratiques rituelles. Enfin, elle propose une étude transversale et comparative des formes d’actions rituelles, avec et sans chamane, des nomades et des sédentaires, relevant tant de la tradition, que de sa réinvention récente par les intellectuels Evenks. Cette étude met en lumière les transformations en cours des représentations symboliques et dévoile également deux concepts essentiels du système de croyance partagé par les Evenks, qu’ils soient nomades de la Taïga ou sédentaires des villages et des villes, dont notamment celui du « jeu » comme principe d’action rituelle.