Thèse soutenue

Barrès, Maurras et Péguy face au germanisme : 1870-1914

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Auteur / Autrice : Philippe Bedouret
Direction : Jacques Le Rider
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire contemporaine
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Partenaire(s) de recherche : Autre partenaire : École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques (Paris)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Barbier
Rapporteur / Rapporteuse : Pierre Citti, Jean-Luc Chabot

Résumé

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La période 1870-1914 met en exergue un saisissant contraste négatif d'images entre une Allemagne victorieuse et une France vaincue. L'étude du ''germanisme'' comme représentation psychologique de ce contraste, permet de déconstruire le lien de causalité qui existe entre celui-ci et la naissance en France du nationalisme ''post-Sedan'' dominé par Barrès, Maurras et Péguy. Par une approche psychologique le ''germanisme'' est exploré chez ces trois auteurs du processus au produit, puis il est comparé. Il est possédé par l'angoisse d'une France affaiblie face à une Allemagne caractérisée par la puissance de l'abstraction pour Barrès, la consécration de ''l'homme allemand des origines'' pour Maurras et la brutalité de la modernité pour Péguy. Si les processus sont hétérogènes et reflètent bien la diversité de ces auteurs, les produits sont plutôt homogènes dans le rejet des valeurs allemandes. Le ''germanisme'' en entraînant une même réaction psychologique dans un ''refus de subir'' et une volonté ''d'affirmation de soi'' pour une ''France redéfinie'' déclenche, puis régule le nationalisme ''post-Sedan''. Cette idéologie apparaît alors comme une méthode de conditionnement social de la France, en voulant exercer une action de ''renforcement'' qui commence prioritairement par l'intérieur. La différence de personnalité de ces auteurs se retrouve aussi dans l'hétérogénéité du nationalisme ''post-Sedan'', dont le but commun essentiel réside dans cette volonté frénétique et obsessionnelle : ''il faut faire la guerre à l'Empire allemand, la gagner, et le dissoudre''