Thèse soutenue

Intérêt d’une approche évolutive pour l’étude des invasions biologiques. L’invasion d’Ambrosia artemisiifolia dans la vallée du Rhône

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Auteur / Autrice : Benjamin Genton
Direction : Jacqui ShykoffPierre-Henri Gouyon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'environnement
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Ecole nationale du génie rural, des eaux et des forêts (Paris ; Nancy ; 1968-2006)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les invasions biologiques ont des conséquences écologiques et économiques considérables. Si leurs mécanismes démographiques, écologiques et génétiques sont maintenant connus, elles restent cependant difficiles à prédire. Les approches fondées sur la recherche des caractéristiques écologiques des espèces envahissantes ou des écosystèmes envahis n’ont pas encore abouti. Nous encourageons une approche évolutive pour mieux appréhender les mécanismes d’invasion, approche qui s’attache à la résolution de deux paradoxes. (1) Pourquoi une espèce « étrangère » réussit-elle à s��établir et à envahir un écosystème auquel elle n’est pas adaptée, surpassant parfois certaines espèces locales ? (2) Pourquoi les populations envahissantes réussissent-elles à s’adapter si rapidement à leur nouvel environnement malgré les effets de fondation ?L’ambroisie commune, envahissante dans la vallée du Rhône, est une Asteraceae d’origine nord-américaine. Cet adventice des cultures pose d’importants problèmes de santé publique, son pollen étant très allergène. Pour tenter de résoudre les deux paradoxes évolutifs, nous avons mené plusieurs études comparant des populations envahissantes françaises à des populations nord-américaines de l’aire d’origine. Nous avons ainsi détecté un relâchement de la pression des herbivores qui pourrait avantager l’ambroisie dans l’aire d’invasion. En revanche, nous n’avons décelé aucune adaptation consécutive à cette diminution de pression d’herbivorie. Par ailleurs, après avoir développé des marqueurs microsatellites spécifiques, nous avons mis en évidence une diversité génétique plus élevée dans les populations françaises que dans les populations nord-américaines.