Thèse soutenue

Les Chinois en Polynésie française : configuration d'un champ des identifications

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Anne-Christine Trémon
Direction : Jonathan Friedman
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnologie et anthropologie sociale
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Résumé

FR  |  
EN

La première partie est vouée à la formation de la communauté chinoise. Elle débute par l’étude des phases successives de l’immigration et de la création des institutions chinoises, puis de la structuration de la communauté, rapports entre associations ainsi que relations économiques et de parenté. Puis la présentation des rapports économiques et sociaux de la société coloniale est suivie par une analyse de la manière dont les Chinois s’y sont insérés. Le constat de la formation d’une société pluriethnique est accentué par l’examen de la politique différenciatrice du colonisateur. La seconde partie est centrée sur la famille chinoise. Y est montré comment sa structure permet une adaptation souple au contexte économique et politique, puis la perpétuation des lignages est étudiée à travers le kasan (culte des ancêtres). La question du maintien de lignages polynésiens et chinois distincts malgré l’intégration des femmes polynésiennes conduit à étudier tout d’abord la place changeante des femmes dans les familles chinoises, puis la situation des enfants nés d’unions mixtes. La mise au jour d’une « logique utérine » contredisant la « logique agnatique», permet d’aborder la question des identités métisses. La troisième partie est consacrée aux identifications des individus. Elle comporte l’étude de la restructuration contemporaine de la communauté: enjeux de mémoire (passé coolie et destin de l’ex-consulat chinois) et changement du mode d’adhésion aux associations communautaires. L’émergence d’une « ethnicité symbolique » chinoise interagit avec la politique pluriethnique menée par les dirigeants du Territoire, au regard notamment des relations avec la Chine. Sont ensuite dégagés les facteurs menant à une différenciation des identités parmi les personnes d’origine chinoise, qui peuvent être situées entre deux pôles, local et cosmopolite. Ceci mène, en conclusion, à la reconstitution d’un champ des identifications formé de deux axes : l’en-soi-pour soi et le pour-autrui.