La fonction de tiers et ses représentants dans le conflit interpersonnel

Third party function and its representatives in interpersonal conflicts

• Auteur / Autrice : Renaud Muller
• Direction : Yvon Pesqueux, Georges Trépo
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sciences de gestion
• Date : Soutenance en 2005
• Etablissement(s) : Jouy-en Josas, HEC

Mots clés

Mots clés libres

Conflit interpersonnel

Tiers

Violence

Médiation

Arbitrage

Résumé

Les conflits interpersonnels constituent une préoccupation croissante pour les organisations. Certains considèrent que l'absence de tierces parties favorise la dégradation de ces situations en violences extrêmes. Dans plusieurs pays anglo-saxons, des organisations ont identifié et développé des ressources tierces informelles et formelles. Ces ressources ont été l'objet de recherches académiques. Des tiers informels ('' peacemakers '', consultants) et des tiers formels (procédures de litige) ont été décrits et analysés. Ces études se sont surtout focalisées sur les perceptions de justice (procédurale, distributive, interactionnelle), ainsi que sur l'évolution du processus de négociation à l'occasion en présence de ces tiers. Nous proposons d'explorer, décrire et définir la fonction de tiers en termes de contribution à l'évolution de la violence individuelle en favorisant le développement de désirs et d'échanges sociaux en substitut de la violence immédiate. Cette approche classifie les ressources tierces présentes et absentes en tant qu'occasions de confrontation du sujet avec les limites réelles, symboliques et imaginaires et de les transformer en cause de désir et d'échange au lieu qu'il ne cède à la violence immédiate. Deux processus distincts valorisés par une analyse anthropologique des procès pour crime : la médiation élabore une distance avec le réel des limites et permet de les penser en associant imagination personnelle et repères symboliques ; l'arbitrage met à distance l'imaginaire individuel pour ne prendre en compte que la dimension concrète des limites, en associant au réel une valeur sociale.

Interpersonal conflict is a growing concern in an organizational environment. Some consider that the absence of third parties may allow extreme violence to exist. In several Anglo-Saxon countries, companies have identified and developed informal and formal third party resources; several of which have lead to academic researches. Informal third parties (peacemakers, consultants. . . ) and formal ones (litigation procedures) have been also been described and analyzed. Unlike violence, justice perceptions (procedural, distributive, interactional) and bargaining process that result from third party intervention have been the main focus of these analyses. We propose to explore, describe, and define third party functions in terms of the contribution to ones individual violence evolution by fostering desire and social exchange as opposed to immediate violence. This approach classifies the presence and absence of third party resources considering occasions that help individuals to cope with real, imaginary and symbolic limits, to transform them into a source of desire, and social exchange without resorting to sacrificial violence. This may happen in two distinct processes emphasized by an anthropological approach to criminal trials: mediation creates distance with real limits and combines their social and imaginary dimension into a thought ; arbitration only takes in account the concrete aspect of limits, while linking their real and social dimensions, and also taking distance from their imaginary dimension.