Les écrivains francophones d'origine mandingue et la question du modèle
Auteur / Autrice : | Jean-Fernand Bédia |
Direction : | Jean-Michel Devésa, Gérard Dago Lezou |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littératures française, francophone et comparée |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La problématique identitaire des romans africains francophones à travers la question du modèle vise à contourner une difficulté, celle de l'inertie d'une polémique assujettie aux contingences historiques à l'origine de la Francophonie. D'où le principe de considérer l'univers romanesque dans son essence, c'est-à-dire dans sa structure sociologique, religieuse, institutionnelle, historique,linguistique. La structure narrative est calquée sur le modèle du donsomana et du Soundjata-fasa, à travers une présence significative des paroles ésotériques comme les proverbes, mais aussi du couple mythique homme-femme, héros par excellence des récits oraux des griots. La conséquence de ce ressourcement s'apprécie ainsi dans le renouvellement épistémologique des termes fondateurs du réalisme et de la fiction romanesques, en l'occurrence les personnages et l'espace. Le second discriminant identitaire qui révèle la nature profonde du modèle de l'écriture est la langue parlée par les protagonistes ou les narrateurs. Ainsi, la langue du roman, dans sa singularité est avant tout un écho du système de représentation. '' Le viol '' de la langue française par Ahmadou Kourouma, tout comme la ''fraternité des case '' des langues mandingues et du français dans les romans de Massa Makan Diabaté, sont au même titre, que le '' classicisme '' de Djibril Tamsir Niane, des conceptions linguistiques non dénuées de revendication identitaire, donc politique. Ces deux discriminants ou états concrets du modèle esthétique de l'œuvre romanesque des auteurs d'origine ou de culture mandingue, constituent, dans une approche fondamentale, les prolégomènes de l'ethnocritique, en tant que méthode endogène. La problématique identitaire des romans africains francophones à travers la question du modèle vise à contourner une difficulté, celle de l'inertie d'une polémique assujettie aux contingences historiques à l'origine de la Francophonie. D'où le principe de considérer l'univers romanesque dans son essence, c'est-à-dire dans sa structure sociologique, religieuse, institutionnelle, historique,linguistique. La structure narrative est calquée sur le modèle du donsomana et du Soundjata-fasa, à travers une présence significative des paroles ésotériques comme les proverbes, mais aussi du couple mythique homme-femme, héros par excellence des récits oraux des griots. La conséquence de ce ressourcement s'apprécie ainsi dans le renouvellement épistémologique des termes fondateurs du réalisme et de la fiction romanesques, en l'occurrence les personnages et l'espace. Le second discriminant identitaire qui révèle la nature profonde du modèle de l'écriture est la langue parlée par les protagonistes ou les narrateurs. Ainsi, la langue du roman, dans sa singularité est avant tout un écho du système de représentation. '' Le viol '' de la langue française par Ahmadou Kourouma, tout comme la ''fraternité des case '' des langues mandingues et du français dans les romans de Massa Makan Diabaté, sont au même titre, que le '' classicisme '' de Djibril Tamsir Niane, des conceptions linguistiques non dénuées de revendication identitaire, donc politique. Ces deux discriminants ou états concrets du modèle esthétique de l'œuvre romanesque des auteurs d'origine ou de culture mandingue, constituent, dans une approche fondamentale, les prolégomènes de l'ethnocritique, en tant que méthode endogène.