L'intérêt épistémologique de la thèse popperienne du Monde 3
Auteur / Autrice : | Edgar Mervin Martial Mba |
Direction : | Jean-Jacques Szczeciniarz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Mots clés
Résumé
Cette recherche s'inscrit dans le cadre des rapports entre l'épistémologie et la métaphysique. Cette dernière a été tournée en dérision par les membres du Cercle de Vienne. Cependant, Karl Popper a soutenu que la métaphysique ne mérite pas d'être jetée au feu. La thèse du Monde 3 (au même titre que les programmes de recherches métaphysiques) représente le point culminant de la défense poppérienne de la métaphysique. Par cette thèse, Karl Popper conduit à penser que l'épistémologie et l'ontologie sont compatibles. Nous avons, dans cette veine, montré que le Monde 3, en tant que domaine objectif dans lequel la connaissance scientifique existe comme entité objective (objectivité ontologique), est en fait une condition de possibilité de l'application de la méthode poppérienne de la critique intersubjective (objectivité méthodologique). Le Monde 3 permet précisément de développer une sorte d'objectivisme épistémologique utile pour faire front contre le subjectivisme, le psychologisme, le sociologisme, et le relativisme. Le Monde 3 s'avère donc nécessaire pour la méthodologie des sciences de la nature, des sciences humaines et sociales. En outre, il se révèle comme un instrument pertinent mais limité en histoire des sciences. En effet, s'il constitue bien le terrain logique approprié sur lequel germe l'explication du passage d'une théorie à une autre, en revanche il s'avère être un sol stérile pour la compréhension des conditions extralogiques du changement scientifique : l'épistémologie historique poppérienne projette une image de la science dont il manque plusieurs pixels.