L' improvisation musicale : enjeux et contraintes sociales
Auteur / Autrice : | Antoine Pétard |
Direction : | Anne-Marie Green |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Besançon |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Franche-Comté. UFR des Sciences du langage, de l'homme et de la société |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'improvisation musicale est fréquemment décrite comme une bagatelle, une distraction sans grande importance, dont on loue la parfaite spontanéité. Pourtant, on constate qu'elle relève parfois d'un véritable travail d'apprentissage et de préparation, le plus souvent savamment dissimulé. Plus encore, on cherche quelques fois à renforcer artificiellement la spontanéité de cette pratique musicale. Ce simple fait démontre que l'improvisation est au centre d'enjeux sociaux majeurs et qu'elle constitue tout sauf un acte gratuit. Face à un auditoire, le musicien qui improvise met en jeu sa dignité et son prestige social, car une frontière ténue sépare la réussite de l'échec. L'improvisateur est par conséquent sujet à des contraintes sociales : il doit absolument faire bonne figure puisqu'en filigrane, s'esquisse le mythe romantique du don. L'improvisation tire son importance de ce qu'elle est perçue comme une extériorisation du musicien. À travers les notes et les rythmes qu'il joue, l'instrumentiste expose, aux oreilles de tous, ce qui constitue sa nature individuelle. Ce dévoilement de l'intimité du musicien est l'objet de toutes les attentions, car il permet à la fois de construire et de revendiquer l'identité sociale. En conséquence, l'improvisation est pensée par beaucoup d'instrumentistes comme un moyen de communication, d'échange, se situant au-delà des mots