Physiopathologie de la maladie de Whipple : rôle des macrophages
Auteur / Autrice : | Benoît Desnues |
Direction : | Jean-Louis Mège |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Maladies transmissibles et pathologies tropicales |
Date : | Soutenance en 2005 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La maladie de Whipple est une maladie systémique rare, causée par l'agent bactérien Tropheryma whipplei. En l'absence de traitement cette maladie est fatale, et les traitements antibiotiques ne préviennent pas les rechutes qui grèvent le pronostic. Au cours de cette étude, nous nous étions fixés comme objectif d'évaluer l'interaction entre T. Whipplei et sa cellule-cible, le macrophage. En effet, bien qu'un déficit des fonctions macrophagiques était suggéré, les bases moléculaires des stratégies d'échappement de T. Whipplei restaient inconnues. Dans un premier temps, nous avons montré que T. Whipplei se réplique dans les macrophages et induit leur apoptose alors qu'elle est éliminée par les monocytes. L'analyse du transcriptome de ces deux types cellulaires a permis de mettre en lumière deux molécules, l'une associée à la réplication (l'interleukine (IL)-16) et l'autre à la microbicidie (la thioredoxine). Nous avons également pu mettre en évidence le lien entre les taux circulants d'IL-16 et l'activité de la maladie. Dans un deuxième temps, nous avons analysé le profil transcriptionnel des lésions typiques de la maladie de Whipple à l'aide de biopsies duodénales riches en macrophages infectés. Nous avons montré que les macrophages de la muqueuse intestinale présentent un phénotype particulier, celui de macrophages activés par voie alterne caractérisés par l'expression de CCL18, de dérivés lipidiques et d'IL-10. Ces résultats suggèrent que les réponses de type Th2 dans le microenvironnement intestinal jouent un rôle dans la physiopathologie de la maladie de Whipple. Enfin, nous avons montré que le récepteur TLR2, impliqué dans la reconnaissance des bactéries à Gram positif, jouait un rôle de toute première importance dans la physiopathologie de la maladie de Whipple. En effet, la reconnaissance de T. Whipplei par TLR2 est associée à l'induction de l'apoptose, à la polarisation du macrophage vers un phénotype de type M2 et à la perte de la résistance innée des macrophages contre T. Whipplei. En définitive, ces travaux ont permis de souligner le rôle-clef des macrophages, cellules situées au carrefour des immunités innée et adaptative dans la physiopathologie de la maladie de Whipple