Thèse soutenue

L'espace consommé, la mémoire réifiée : la perception du dépaysement et l'industrie des souvenirs de vacances de la fin du XVIIIe siècle à nos jours

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Auteur / Autrice : Valérie Perlès
Direction : Jean-Didier Urbain
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnologie
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Versailles-St Quentin en Yvelines

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le souvenir, objet matériel révélateur, pour une population donnée, d'une situation de dépaysement, répond implicitement à une confrontation entre un voyageur et un environnement. Acquis au terme d'une expérience individuelle qu'il signifie, il impose pourtant un message contraignant qui justifie son existence. Ce discours 'évident' naît de la perception qu'ont les 'producteurs' de signes, exogènes ou indigènes, des pratiques ou de l'imaginaire supposés de leurs clients potentiels. L'analyse des traces matérielles véhiculées par le souvenir est inscrite dans une logique de produits consommés, qui néglige délibérément le point de vue des consommateurs. Cette vision partielle et analytique de la réalité permet de dégager une corrélation entre la mise en place de lieux de dépaysement, réponse à une réalité sociologique, économique et technique, et les procédures de réification de ce dépaysement, réponse à un imaginaire supposé de cette réalité. La mise en perspective du souvenir, au sein d'une chronologie et d'un espace relativement étendus, vise à repérer des filiations et permet de formaliser deux types de discours:une perception exogène du lieu des vacances qui tend à être codifiée et une réception locale de cette vision qui tend à se déconstruire. Le principe d'évolution de ces deux tendances, cristallisé dans le souvenir, repose sur la distinction opérée par Charles Sender Pierce entre les trois façons fondamentales de rendre présent et visible le réel: l'indice qui est la trace de son référent, l'icône qui lui ressemble ou le symbole qui le transforme.