Thèse soutenue

Cellules dendritiques et exosomes : protection vaccinale vis-à-vis des formes chronique et congénitale de la toxoplasmose

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Auteur / Autrice : Céline Beauvillain
Direction : Isabelle Dimier-Poisson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Tours

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Toxoplasma gondii est un parasite protozoaire intracellulaire obligatoire, qui infecte tous les animaux homéothermes, y compris l'homme. De caractère bénin chez les personnes immunocompétentes, la toxoplasmose peut revêtir un caractère de grande sévérité, dans les cas d'immunosuppression et de contamination transplacentaire du foetus. Les travaux de notre laboratoire ont démontré, dans un modèle murin de transfert passif, le rôle clef des cellules dendritiques (CD), cellules présentatrices d'antigènes professionnelles, dans la réponse immune protectrice vis-à-vis du toxoplasme. Un des mécanismes impliqués serait la sécrétion par les CD d'exosomes. Ces vésicules dérivées des endosomes tardifs présentent des molécules de CMH I et II à leur surface et expriment également une protéine particulière : la lactadhérine pouvant servir dans l'adressage de ces vésicules vers les CD. Ces exosomes sont donc capables de stimuler des lymphocytes T de manière spécifique. Suite à l'établissement d'une lignée de CD spléniques de souris CBA/J (lignée SRDC), CD à caractère phénotypique CD8+, nous avons pu observer que le transfert passif de SRDC ou de ses exosomes sensibilisées par des extraits antigéniques toxoplasmiques (ET), à des souris syngéniques par voie intra veineuse ou sous-cutanée, induit une protection sensible de ces souris contre la toxoplasmose. Cette protection caractérisée par une diminution de la charge parasitaire cérébrale (de 60 à 75 %) est associée à une réponse humorale spécifique sérique (IgG de type IgG2a) et locale (IgA muqueuses) ainsi qu'à une réponse cellulaire (prolifération cellulaire des cellules de rate et de ganglions mésentériques en présence d'ET avec sécrétion spécifique de cytokines de type Th1 (IL-2 et IFN-γ) modulé Th2 (IL-4 et IL-10). Dans un dernier temps, nous avons voulu valider ces résultats en modèle de toxoplasmose congénitale. Les souriceaux issus de mères immunisées sont eux-mêmes protégés (croissance et poids quasi normaux, diminution de la charge parasitaire cérébrale) alors que les souriceaux issus de mères témoin sont fortement infectés et présentent les symptômes d'une toxoplasmose congénitale. En conclusion, ces résultats nous permettent d'envisager l'élaboration d'une stratégie vaccinale anti-toxoplasmique nouvelle et rationnelle basée sur l'utilisation de CD ou d'exosomes comme adjuvants de l'immunité.