Thèse soutenue

Médecine autochtone et biomédecine dans un village mexicain : une étude des dynamiques sociales de la pensée sur la maladie

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Auteur / Autrice : Monique Garnung
Direction : Sylvie Fainzang
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études sur l'Amérique latine
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Toulouse 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Partout dans le monde, systèmes médicaux autochtones et biomédecine cohabitent. Nous avons étudié cette cohabitation dans une communauté rurale mexicaine, à forte majorité indigène, les Amuzgos. Par l'analyse de la plainte, nous avons cherché à rendre lisible les différents usages de l'espace thérapeutique. La séparation établie dans le discours indigène entre maladies du médecin, maladies du curandero, est exemplaire d'une séparation plus générale de traditions. Pourtant, les discours des usagers sur leurs pratiques thérapeutiques témoignent d'un usage volontiers combinatoire de ces traditions. La question que pose le passage de l'usager d'un système à l'autre, lorsqu'on sait la continuité qui existe entre ordre corporel et ordre culturel, est celle des dynamiques sociales de la pensée sur la maladie. La diversité dans l'usage de ces médecines s'ordonne selon divers modes, modes qui renvoient à des phénomènes de métissage culturels : les aménagements identitaires rendus nécessaires par la diversification des mondes dans lesquels les gens sont insérés conduisent à des positionnements distincts face à la maladie et à son interprétation. Ces positions individuelles trouvent une correspondance dans les instances variées qui composent le paysage de l'offre thérapeutique et dans les affrontements idéologiques qui les opposent quant à la notion de risque, de causalité de la maladie et aux responsabilités de sa prise en charge. Ces affrontements ont pour résultat l'apparition d'un champ médical susceptible de s'élargir à des options nouvelles comme celle de médecine 'naturelle', confirmant par là l'effet dynamique et créatif des contextes pluri-culturels. Derrière ce champ médical, se retrouvent les traditionnels lieux de Pouvoir que sont le National, le Religieux et le niveau coutumier de gouvernance communautaire locale. La pensée médicale apparaît ainsi comme prétexte à légitimer des phénomènes de recomposition du champ des forces politiques, et le contrôle du Politique semble dés lors inséparable du contrôle du thérapeutique.