La ''Correspondance'' d'Agrippa d'Aubigné : des lettres à l'oeuvre
Auteur / Autrice : | Barbara Ertlé-Perrier |
Direction : | Gilbert Schrenck |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres modernes |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Université Marc Bloch (Strasbourg) (1971-2008) |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université Marc Bloch (Strasbourg ; 1971-2008). Faculté des lettres modernes |
Mots clés
Résumé
La Correspondance d'Agrippa d'Aubigné n'a jamais fait l'objet d'une étude complète la considérant comme une œuvre structurée et non comme un recueil de lettres. La notion d'œuvre apparaît d'emblée, puisque le premier livre, le Livre des missives et discours militaires porte encore la marque de la volonté de composition dans son titre. S'en suivent les Lettres et mémoires d'Estat, les Lettres d'affaires personnelles, les Lettres familières, les Lettres de pieté ou poincts de theologie et les Lettres touchant quelques poincts de diverses sciences. . . Le passage de la collection de lettres à l'œuvre épistolaire occupe la première partie de l'étude. Mais la Correspondance est aussi l'œuvre d'Aubigné dans le sens où elle est un monument à sa mémoire, construisant les figures de l'auteur épistolaire, de l'homme de guerre, de l'homme d'église, de l'homme de sciences et celle de l'historiographe : les lettres se mettent à l'œuvre pour la postérité, pour offrir un portrait libéré des règles génériques imposées à d'autres écrits et qui se crée au fil d'un acte d'écriture simple ayant pour fonction première la communication. Le passage des lettres à l'œuvre est aussi celui qu'opèrent les références à l'ensemble de l'œuvre albinéenne. L'analyse des manuscrits a permis de constater l'état d'inachèvement dans lequel d'Aubigné a laissé son ouvrage à sa mort et montré ses méthodes de travail. La Correspondance intègre différents types de textes pour créer de nouvelles unités de lecture autres que la lettre. Elle est historiographie, offre à son auteur une place dans l'histoire et corrige l'Histoire Universelle. L'auteur donne à voir des spectacles pour marquer l'esprit du lecteur, y tient une place et fait jouer un rôle au destinataire dans la valorisation de son propre personnage. Il est celui qui enseigne la manière de lire son Œuvre et d'interpréter le réel en étant attentif aux signes révélateurs d'une vérité autre que celle trop immédiate et trompeuse décrite par les apparences.