Thèse soutenue

Autour de trois nymphées de la Domus Aurea de Néron

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Jean-Pierre Maget
Direction : Gérard Siebert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etude des civilisations de l'Antiquité
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Université Marc Bloch (Strasbourg) (1971-2008)

Résumé

FR  |  
EN

Á la suite de l'incendie de Rome en 64, Néron édifia la Domus Aurea que l'on confond, aujourd'hui, avec le palais sur l'Oppius construit strictement selon les points cardinaux. Il n'a été fouillé que sur environ 3/5èmes de sa superficie mais les sondages ont montré qu'il était parfaitement symétrique, de sorte qu'au péristyle Ouest correspond un péristyle Est. Deux nymphées ont été retrouvés : dans l'aile Ouest celui d'Ulysse et Polyphème qui s'ouvre sur le vaste péristyle intérieur et, au centre, un escalier d'eau jaillissant au Nord de l'octogone central. La domus étant symétrique, il faut admettre que dans l'aile Est un nymphée s'ouvrait en face du péristyle Est non encore dégagé. Un plan récent montre qu'au Nord-Est du nymphée d'Ulysse, un ancien mur d'horrea se dirige, en oblique, vers le haut de l'Oppius. Si ce mur n'a pas été démoli, c'est sans doute parce qu'il couvrait une canalisation alimentant le nymphée en eau. Or la même verrue formée par l'amorce d'un mur oblique apparaît en face du péristyle Est, sans qu'il s'agisse, dans ce cas, d'un ancien mur d'horrea. Ce mur a donc été construit en oblique, à dessein, pour alimenter en eau un nymphée : il s'interrompt au centre de la pièce ouvrant sur le péristyle et prouve ainsi qu'un nymphée s'ouvrait à cet endroit. Quant à l'identification de ce troisième nymphée, elle peut se déterminer par complémentarité de celui au Polyphème [la crainte qu'Ulysse, rusé comme Néron, ne puisse s'échapper] et de celui de l'octogone [symbole de puissance, celle de l'eau et celle de Néron]. Le troisième nymphée devait avoir aussi un rapport avec Néron qui se considérait comme un artiste complet. Le héros de référence est Orphée qui, grâce à son art, est descendu aux Enfers et a obtenu d'en ramener Eurydice. Son échec inspire la pitié puisqu'en se retournant, il renvoie Eurydice à la mort. Or selon Aristote la puissance est faite de crainte et de pitié. La crainte et la pitié sont le ressort de la tragédie : ils créent la puissance. Á l'actuel emplacement du Colisée, existait un lac alimenté par le Temple du Divin Claude transformé en nymphée. Ce lac représentait la mare nostrum sur laquelle régnait Néron et, en reflétant le ciel, il prouvait que les dieux cautionnaient l'empereur.