Etude des interactions fonctionnelles entre neurones sensoriels des ganglions rachidiens et kératinocytes de l'épiderme : mise au point d'un modèle de coculture
Auteur / Autrice : | Lauriane Ulmann |
Direction : | Rémy Schlichter |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Université Louis Pasteur (Strasbourg) (1971-2008) |
Mots clés
Résumé
Nous avons mis au point un modèle de coculture de kératinocytes et de neurones de ganglion rachidien de rat nouveau-né et entre leurs homologues de lignées cellulaires. Chaque type cellulaire cultivé seul a été caractérisé par immunocytochimie, microscopie électronique et imagerie du calcium. La coculture nécessite l'utilisation du milieu spécifique aux kératinocytes, contenant une faible concentration en calcium (MCDB 20). Dans ce milieu, les neurones cultivés seuls ne présentent pas de croissance axonale, alors qu'une poussée neuritique est observée dans ce milieu lorsque la concentration de calcium est augmentée à 2 mM. L'addition de kératinocytes (cocultures) permet une élongation axonale dans le milieu MCDB 20 et la poussée neuritique est comparable à celle observée en condition 2 mM de calcium. Cette observation suggère que les cellules cibles périphériques libèrent des molécules trophiques agissant sur la croissance axonale des neurones. Après avoir déterminé le phénotype des neurones en coculture, nous avons recherché les molécules impliquées dans l'effet trophique des kératinocytes. En présence de NGF, de BDNF, ou de DHEA, les neurones cultivés dans le milieu MCDB 20 émettent des prolongements de taille identique à celle mesurée avec les kératinocytes. La présence de récepteurs Trk et de BDNF dans les neurones, la diminution de la longueur axonale des neurones en coculture en présence soit de bloquants des récepteurs Trk ou du PBR, ou en présence d'inhibiteurs des enzymes de synthèse de DHEA, montre que les neurotrophines et la DHEA sont impliqués dans l'effet trophique des kératinocytes. Cependant, les contacts physiques observés en microscopie électronique ne présentent pas de différenciation morphologique particulière. Ce système de coculture permet d'étudier les effets des cellules cibles sur le développement neuronal, la nature des facteurs impliqués et la transmission du message sensoriel depuis la périphérie.