Thèse soutenue

Modèles murins pour l'ataxie de Friedreich : De la caractérisation aux essais thérapeutiques

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Auteur / Autrice : Delphine Simon
Direction : Michel Koenig
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Université Louis Pasteur (Strasbourg) (1971-2008)

Mots clés

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Résumé

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L'ataxie de Friedreich (AF), maladie neurodégénérative autosomique récessive, entraîne notamment une diminution progressive de la coordination motrice, des troubles de l'équilibre et une cardiomyopathie. Le gène responsable code pour une protéine mitochondriale, la frataxine dont la fonction exacte est inconnue. Trois hypothèses formant un cercle vicieux sont proposées : la biosynthèse des noyaux Fer-Soufre (NFS), l'homéostasie mitochondriale du fer, et la réponse au stress oxydatif. Nous avons obtenu et caractérisé deux modèles murins conditionnels délétés pour la frataxine dans le cœur ou le système nerveux pour reproduire la cardiomyopathie ou les traits neurologiques associés à l'AF. Le modèle cardiaque développe une cardiomyopathie hypertrophique avec un profil biochimique caractéristique de l'AF (activité réduite des enzymes à NFS, accumulation mitochondriale de fer). Des études cinétiques nous ont permis de montrer l'état primaire du défaut de l'activité des enzymes à NFS. La sévérité et les atteintes non spécifiques du modèle conditionnel neurologique nous ont conduit à créer deux nouveaux modèles neurologiques en utilisant un système conditionnel et inductible (contrôle spatio-temporel de la délétion). Ces modèles développent une ataxie cérébelleuse et sensitive progressive spécifique de l'AF. Les études ultrastructurales et moléculaires démontrent un mécanisme de mort neuronale caspase-indépendant avec la présence de vacuoles autophagiques. L'administration de l'idébénone, un anti-oxydant, est cardio-protectrice mais son effet sur les symptômes neurologiques reste inconnu, bien que nos résultats préliminaires soient encourageants. Par ailleurs, nous avons exclu l'implication primaire et majeure du stress oxydatif par différentes méthodes, dans le cervelet d'un des modèles neurologiques et le cœur du modèle cardiaque. Nos modèles conditionnels sont les seuls modèles disponibles à ce jour reproduisant les symptômes physiologiques et biochimiques de l'AF.