Evolution du fémur des homininés fossiles (Australopithecus, Homo) : locomotion, taxonomie et phylogénie

Femur evolution's of fossils hominines (Australopithecus, Homo). Locomotion, taxonomy and phylogeny

• Auteur / Autrice : Tony Christian Chevalier
• Direction : Marie-Antoinette de Lumley
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Préhistoire. Paléoanthropologie
• Date : Soutenance en 2004
• Etablissement(s) : Perpignan

Mots clés

Mots clés contrôlés

Paléoanthropologie

Évolution

Fémur

Hominidés fossiles

Homo (genre)

Australopithèques

Résumé

L'espèce Australopithecus afarensis apparaît par la richesse de son échantillon comme la plus apte à rendre compte du comportement des homininés fossiles. Son caractère archai͏̈que et la richesse du matériel vis-à-vis des Paranthropes ou des Australopithecus africanus en fait une référence incontournable pour l'interprétation locomotrice et la connaissance de la variation interspécifique, il y a environ 3,2 Ma. Elle montre en particulier un modèle anatomique similaire à l'Homme actuel et très éloigné des genres Pan et Gorilla. Aucun caractère arboricole n'est identifié alors que des traits forts associés à la bipédie sont nettement reconnaissables. Cette bipédie exclusive semble s'appliquer à l'ensemble des australopithèques. Par contre, seuls les représentants du genre Homo déploient un morphe autorisant des phases hautement dynamiques, telle la course. On observe une réelle adaptation de l'articulation du genou pour mieux maintenir la rotule. Les inférences taxonomiques et phylogénétiques sont plus propices aux espèces d'australopithèques formant un groupe hétérogène qu'aux espèces du genre Homo plus homogènes dans leur forme. Toutefois, bien que les Homo erectus s. L. Renferment une grande variabilité, les Homo neanderthalensis se distinguent aisément des Homo sapiens archai͏̈ques et modernes ayant vécu à la même époque et montrent une relation avec les Homo erectus d'Europe. Les traits anatomiques de deux fémurs complets datés d'environ 1,8 Ma ont permis, par l'analyse anatomique, de proposer l'existence de relations phylétiques entre les spécimens ER 1472-ER 1481 et le genre Australopithecus. Ce résultat est conforté par l'Analyse en Composantes Principales.

A relatively rich sample is available for Australopithecus afarensis, making it the most likely species to reveal behavioural aspects of fossil hominins. Compared with Paranthropes or Australopithecus africanus, its archaic character and the abundance of the material makes it an unavoidable reference for interpreting both locomotion and interspecific variation 3,2 Myr ago. The species provides an anatomic model similar to that of modern humans and yet very different from that of the Pan and Gorilla genera. Although no arboreal charateristics were identified, traits strongly associated with bipedalism are clearly recognizable. Exclusive bipedalism seems to apply to all australopithecines. However, only members of the genus Homo display features authorizing highly dynamic phases, such as racing. We observe a real adaptation in the knee articulation for better maintenance of the knee-cap. Taxonomic inferences lend themselves better to australopithecines species, which form a heterogeneous group than to the genus Homo, more homogeous in its form. Although Homo erectus, in the broad sense, shows a large variability, Homo neanderthalensis is easily distinguished from contemporary archaic Homo sapiens and modern humans. Defining phylogenetic relationships requires a representative sample. Analysis of two complete femurs dating to around 1,8 Myr, allows us to suggest the existence of such a relationship between the ER 1472 and the ER 1481 specimens, and the genus Australopithecus. The latter has been further confirmed by an Principal Component Analysis (PCA).