Interactions compétitives spatialisées dans les sols : une approche par modélisation des interactions entre les plantes et les micro-organismes du sol
Auteur / Autrice : | Xavier Raynaud |
Direction : | Paul Leadley |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences biologiques. Écologie |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Paris-Sud. Faculté des sciences d'Orsay (Essonne) |
Mots clés
Résumé
La compétition a un rôle fondamental dans la structuration et le fonctionnement des écosystèmes. Au cours de cette thèse, nous nous sommes intéressés à la compétition pour les ressources du sol. A l'aide d'un ensemble de modèles spatialisés à l'échelle de la racine, nous avons étudié 1) les effets des exsudats racinaires sur les interactions plantes micro-organismes, 2) la compétition interspécifique entre plantes en prenant en compte, ou non, l'effet des exsudats sur la disponibilité en nutriments (Famille de modèles PARIS). Enfin, Nous avons utilisé les modèles PARIS pour paramétrer un modèle de compétition à l'échelle de l'écosystème. L'analyse de modèles de compétition pour les nutriments entre plantes suggère que les mécanismes contrôlant cette compétition dépendent de l'apport diffusif du nutriment sujet de la compétition. L'apport diffusif dépend du coefficient de diffusion effectif dans le sol d'un nutriment et du pouvoir tampon du sol pour celui-ci. Il est principalement déterminé par la teneur en eau du sol. Pour un nutriment d'apport diffusif élevé, le taux d'absorption modélisé d'une espèce est déterminé par sa capacité relative d'absorption. Au contraire, si l'apport diffusif est faible, il dépend de hétérogénéité dans la disponibilité en nutriments. Si la disponibilité est homogène dans l'ensemble du sol, le taux d'absorption de l'espèce considérée est déterminé par son occupation relative du sol (modèle PARIS-M). Si les zones de forte disponibilité sont concentrées autour des racines de l'espèce, alors le taux d'absorption est déterminé par le nombre relatif de racines dans le sol (modèle PARIS-B). Le modèle d'interactions plantes micro-organismes suggère que l'exsudation par la plante de molécules carbonées assimilables par des bactéries ammonifiantes peut avoir un rôle important à la fois sur le développement des communautés microbiennes de la rhizosphère et sur l'amélioration de la nutrition azotée de la plante. De plus, la comparaison du modèle PARIS-M avec le modèle plus synthétique de Loreau (1998) suggère qu'il est possible de paramétrer ce dernier à partir des résultats obtenus avec le modèle PARIS-M. Le modèle de développement de la rhizosphère suggère que les exsudats racinaires et les caractéristiques du sol ont un rôle fondamental sur la structuration spatiale des communautés microbiennes et sur la nutrition azotée des plantes. Les modèles de compétition interspécifiques suggèrent que les caractéristiques du sol et notamment les variations dans la teneur en eau peuvent avoir un rôle fondamental sur les interactions compétitives.