Thèse soutenue

Antonin Artaud : le corps et le langage

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Auteur / Autrice : André Silveira Lage
Direction : Jean-Michel Rey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Paris 8

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La question de départ de cette thèse est l’étude du rapport entre le corps et le langage. L’œuvre d'Artaud produit une pensée du corps indissociable d’une pensée du langage, l’une et l’autre s’inscrivant dans une perspective radicalement critique. A partir des premiers écrits poétiques d’Artaud, je tente d’interroger le rapport entre la naissance d’une œuvre et le discours sur sa défaite, montrant en quoi l’œuvre d’Artaud rend indissociable création et ratage. La terrible conscience que l’écriture d’Artaud témoigne de ce qui la menace nous conduit à la considérer comme le lieu particulier d’un combat où une expérience de pensée épouse une expérience radicale du langage. Et les problèmes que l’œuvre d’Artaud ne cesse de relancer d’un texte à l’autre s’organisent autour de quelque chose dont le nom, le statut et la place restent toujours improbables, sinon toujours à venir. Dans un deuxième temps, j’oriente mon analyse vers les écrits d’Artaud consacrés au théâtre, en partant de l’idée que sa poétique du théâtre dépasse une théorie du théâtre, ouvrant le champ d’une réflexion sur le langage et sur l’art en général. Les notions d’intonation, de scansion, en travail dans sa poétique du théâtre, me semblent fondamentales pour comprendre l’articulation du corps au langage, mais aussi pour appréhender l’ensemble de sa pratique de l’écriture. Dans un troisième temps, j’interroge l’œuvre d’Artaud en tant que réflexion sur le statut du corps et son identité. Le corps de l’homme est le terrain et l’enjeu de l’œuvre d’Artaud : le corps de la langue autant que le corps anatomique est à refaire. Il y a un combat déclaré chez Artaud. A l’intérieur du langage. Et cet état de guerre constitue les conditions et les moyens du langage qui devient un langage-force, un langage-coup, un langage-cri, un langage qui, traversant et débordant les mots, manifeste l’aventure d’une vie par l’écriture, l’aventure rythmique d’un sujet dans sa quête effrénée d’un langage qui lui est propre.