Paysage colonial et éclectisme provincial : la formation du Beyrouth résidentiel
Auteur / Autrice : | Robert Saliba |
Direction : | Stéphane Yerasimos |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire urbaine |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse se propose d’analyser et d’interpréter les mutations du paysage résidentiel beyrouthin en contact avec le capitalisme industriel mondial entre le 19e et la première moitié du 20e siècle. Elle s’articule autour du thème de l’éclectisme qui cristallise l’esprit dominant de l’époque et représente un mode de pensée riche en dualismes opposant empirisme et rationalisme, et artisanat et industrialisation, en se nourrissant d’échanges historiques et coloniaux. Comme centre provincial de l’empire ottoman, et plus tard, comme capitale d’une nouvelle nation sous mandat français, Beyrouth est passée par deux périodes de modernisation : la première, s’étendant de 1840 à 1920, produisit un nouveau type d’habitat suburbain alliant savoir-faire local et matériaux importés ; et la seconde, celle de l’entre-deux-guerres, engendra l’immeuble urbain spéculatif, intégrant pluralisme stylistique et innovations techniques. Pour saisir la dynamique de cette évolution au niveau des idéologies et des pratiques, cette thèse développe en premier lieu deux thèmes-clés celui de l’éclectisme endogène qui est l’expression d’une dynamique de transition inscrite dans une continuité historique et culturelle, et celui de l’éclectisme exogène qui exprime un passage imposé et abrupt de la tradition à la modernité. L’accent est mis sur les modes d’assimilation de ces deux phénomènes au niveau esthétique (ch. 1 et 2), et technique (ch. 3 et 4), et ce, dans leur cadre culturel respectif. La deuxième section explore les manifestations de l’éclectisme à travers les paysages résidentiels eux-mêmes en analysant leurs structures urbaines sous-jacentes (ch. 5), leurs modes d’expression (ch. 7, 8 et 9), et les mutations du plan à hall central qui représente la constante morphologique de l’espace domestique (ch. 10 et 11).