L'invention de la géographie scolaire au Sénégal (de la période coloniale à nos jours)
| Auteur / Autrice : | Mamadou Bouna Timera |
| Direction : | Christian Grataloup |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Lettres, sciences humaines et sociales |
| Date : | Soutenance en 2004 |
| Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Au Sénégal, la géographie scolaire est née avec la colonisation. Elle portait sur la connaissance et l'inventaire des ressources, sur la diffusion des valeurs supposées occidentales, dans le milieu indigène. A l'indépendance, elle a revêtu une tout autre posture. En duo avec l'histoire, la géographie scolaire devait porter le renouveau social dans l'ensemble des pays africains et malgache d'expression française. Ceux-ci leur assignaient un rôle spécifique : elles doivent être le moteur de « l'africanité », le facteur de développement et de construction de leur unité, d'où la mise en œuvre d'une réforme commune et pionnière marquant l'adaptation de l'enseignement aux réalités africaines et la rupture avec le modèle colonial. L'idéal pan-africain n'apparaissait cependant pas incompatible avec l'impératif de la construction de l'Etat-Nation. La construction nationale devenant de plus en plus une priorité, la géographie s'est ainsi retrouvée, au Sénégal, domestiquée par le discours politique pour montrer l'Etat comme producteur unilatéral de l'espace national, pour donner forme au territoire et décliner l'identité de la communauté nationale. Aujourd'hui cette mission est conservée, mais élargie à la formation de citoyens davantage imprégnés de questions d'environnement et de développement. L'objet de cette thèse est donc de comprendre comment le discours scolaire rendait visible la complexité du monde tout en « s'inventant » pour répondre aux enjeux et réalités sociaux de l'heure qui la conditionnaient, ce qui met par ailleurs en lumière les éléments de rupture et de continuité relatifs à l'enseignement de la discipline de la période coloniale à nos jours.