Victor Hugo orateur : étude des discours politiques prononcés de 1846 à 1880
Auteur / Autrice : | Marieke Stein |
Direction : | Guy Rosa |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres, sciences humaines et sociales |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Résumé
Les discours politiques de VIctor Hugo ne constituent pas un aspect marginal de son œuvre : il en prononça plusieurs dizaines, de 1846 à 1880, dans cinq chambres et sous quatre régimes politiques différents ; son oeuvre littéraire, de surcroît, présente de nombreux personnages d'orateurs politiques et aborde l'éloquence parlementaire aussi bien par le biais des drames (Ruy Blas) que des romans (L 'Homme qui rit) ou des textes intimes (Choses vues) et théoriques (Littérature et philosophie mêlées). Ce travail étudie d'abord la conception hugolienne de l'éloquence politique et de la fonction de l'orateur, telles qu'elles apparaissent dans ses oeuvres, puis analyse en diachronie et en synchronie, la pratique oratoire de Hugo, depuis l'élaboration des discours jusqu'à leur réception, dans l'Assemblée comme dans le public lecteur de la presse, des brochures et d' '' Actes et paroles ''. L'éloquence hugolienne apparaît ainsi comme la mise en oeuvre originale d'une éloquence populaire et démocratique, et implique donc, de la part de l'orateur, une réflexion sur les formes d'une parole '' pour tous ''. L'étude stylistique des discours permet de constater à la fois la permanence de ce projet, et de remarquer l'adaptation constante de l'éloquence hugolienne à son public ainsi qu'aux circonstances historiques, politiques et institutionnelles qui l'entourent. Parole vivante, parole changeante, mais aussi parole profondément concertée, cette éloquence est un objet littéraire original, distinct des discours des parlementaires contemporains qui jouent habilement des dialectiques de l'oral et de l'écrit, du circonstanciel et de l'intemporel, du politique et du littéraire.