Que deviennent les capacités protonumériques du bébé après l'apparition du langage? : études intra-langue, inter-langues et inter-modalités
Auteur / Autrice : | Celia Hodent |
Direction : | Olivier Houdé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Mots clés
Résumé
Les bébés s'attend à ce que 1 + 1 =2, ni 1, ni 3 (Wynn, 1992). Cependant, on observe une chute de performance chez des enfants francophones de 2 ans avec 1 + 1 =3, alors qu'on retrouve un synchronisme des performances entre 1 + 1=1 et 1 + 1=3 à 3 ans (Houdé, 1997). Bien que certains auteurs y voient une cassure ''perceptivo-attentionnel/cognitivo-conceptuel'' dans le développement numérique due à l'apparition du langage, cette thèse démontre que tel n'est pas le cas. L'étude 1 révèle par une approche intra-langue que l'échec des francophones de 2 ans est en fait dû à une interférence sur le nombre du schème d'opposition singulier/pluriel ; ils réussissent ainsi mieux 2 + 1=4, n'induisant pas d'interférence puisque partant du pluriel, par rapport à 1 + 2=4. Dans les études 2 et 3, une approche inter-langues montre que cette interférence n'apparait que dans des langues comme le français, utilisant le même mot dans les oppositions cardinale précise (un/deux) et globale singulier/pluriel (un/des), alors que dans d'autres langues comme l'anglais, deux mots (one et a) marquent les deux oppositions. Enfin l'étude 4 montre par une approche inter-modalités que cette interférence est réduite quand l'enfant francophones de 2 ans est actif à la tâche.