Thèse soutenue

Les collegiati dans la société de l'Occident romain (Italie, Gaules, Germanies) : le rang social des membres d'associations sous le Haut-Empire

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Nicolas Tran
Direction : Jean-Pierre Martin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisation de l'Antiquité
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

FR

Résumé

FR  |  
EN

Entre le début de notre ère et les années 260, la participation à la vie des collèges professionnels, cultuels et funéraires préside à la définition du rang social de nombreux habitants de l'Occident romain. Aussi cette thèse vise-t-elle à porter au jour la place occupée par les membres d'associations privées, les collegiati, dans leurs sociétés et dans les hiérarchies propres à celles-ci. L'appartenance à un collège fait naître un sentiment de respectabilité, et permet à quelques-uns d'acquérir un réel prestige social. Cette respectabilité et ce prestige résultent de la place civique des collèges : le rang de collegiatus est un rang dans la cité. Le collège correspond à l'une des multiples entités dans lesquelles se déroule la vie de relations des collegiati : ces individus occupent une position sociale en partie déterminée par l'interaction de leurs multiples appartenances. Être collegiatus est conçu comme une dignité. Toutefois, l'existence sociale et le rang des collegiati dans les hiérarchies sociales ne se réduisent pas à la qualité de collegiatus. Ainsi, l'appartenance à un collège tend à définir un statut particulier, de nature sociale et civique, alors même que les collèges rassemblent des individus de conditions différentes. En outre, le rang social des collegiati n'est pas une donnée objective : il est au centre d'un discours épigraphique, construit par les collegiati eux-mêmes. Et dans ce discours, comportant des omissions, des pans bien choisis du réel côtoient l'exagération, la métaphore ou le fantasme. Les collegiati présentent leurs destinées comme des réussites sociales : leur identité et leur condition sociales sont soumises à des changements d'ampleur et de nature différentes.