La voie de la vertu : théologie, morale et fiction dans l'oeuvre narrative de Jacob Michael Reinhold Lenz (1751-1792)
Auteur / Autrice : | Suzanne Lenz-Michaud |
Direction : | Roland Krebs |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
L'idéal d'autonomie constitue la pierre angulaire des convictions théologiques et morales de Jacob Michael Reinhold Lenz. Celles-ci sont le fondement d'une poétique centrée sur la volonté d'agir. Ce travail met en lumière la dimension poétologique des récits de Lenz et montre qu'il y recourt à des stratégies narratives particulières, qui témoignent de l'intérêt porté par lui à l'effet de la littérature, à l'énergie qu'une œuvre peut transmettre au lecteur. En outre, cette étude révèle que les récits lenziens véhiculent une critique de la poétique de Wieland et de la philosophie des Lumières. Lenz s'oppose au scepticisme anthropologique qu'il perçoit dans l'œuvre de Wieland, mais aussi dans certains textes de Goethe, notamment dans Werther. Lenz considère ce scepticisme comme un effet pervers des théories ''éclairées'', notamment celles du matérialisme français, qui, bien qu'optimistes à l'égard de l'évolution de l'espèce humaine, sont fondées sur une anthropologie déterministe. Celle-ci, et le scepticisme qui en résulte sont diamétralement opposés à l'idéal d'autonomie défendu par Lenz. L'étude de l'œuvre narrative fait apparaître la critique que Lenz a faite de Werther - critique dont on a longtemps sous-estimé l'ampleur - et permet corriger la vision, donnée dans les travaux antérieurs, de la relation entre les deux auteurs. Ce travail est la première étude abordant l'intégralité de l'œuvre narrative de Lenz. Il propose une interprétation détaillée non seulement des cinq récits les plus connus, mais aussi des textes moins souvent abordés. Un récit inédit datant des années moscovites fait dans ce travail l'objet d'une première approche. Enfin, cette étude contribue à la réflexion sur l'attribution à Lenz de deux récits d'authenticité douteuse, publiés anonymement en 1781. Si les manuscrits de ces deux récits sont aujourd'hui perdus, leur interprétation dans le contexte de cette étude montre que leur attribution à Lenz est très vraisemblable.