Écoles et protestantisme dans le Pays de Montbéliard de 1769 à 1833
Auteur / Autrice : | Élisabeth Berlioz |
Direction : | Françoise Mayeur |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Le Pays de Montbéliard, terre luthérienne francophone, appartenait au Wurtemberg depuis le XIVe siècle. Il fut rattaché à la France en 1793. L'étude de ses écoles permet de déterminer s'il existait une spécificité luthérienne dans les modalités de scolarisation. En jetant un pont entre l'époque allemande et française, l'auteur distingue quels pans de son patrimoine scolaire la population défendit pour affirmer, au sein des tribulations administratives, sa spécificité confessionnelle. La recherche montre que l'alphabétisation avait pour finalité le salut des enfants, et l'enseignement secondaire la formation des pasteurs. Se développa ainsi, au XVIIIe siècle, une infrastructure scolaire dense, chaque village ayant son école et la ville offrant un large choix tant en matière d'instruction secondaire que d'institutions caritatives. Les modifications administratives issues de la Révolution n'altérèrent guère ce réseau, qui facilitait une scolarisation hivernale massive. Mais les problèmes financiers des communes affectèrent l'enseignement urbain, provoquèrent une détérioration des bâtiments ainsi qu'une déscolarisation des plus pauvres. Cette dernière fut amplifiée par l'industrialisation en cours. Ces problèmes commencèrent d'être résolus après 1816, quand les pasteurs retrouvèrent dans les comités cantonaux leur rôle séculaire de surveillants des écoles ainsi qu'un dialogue avec les autorités administratives. Ils tentèrent, avec les notables, de former les instituteurs, de créer des écoles dans les manufactures, de renouveler programmes et méthodes et de les ouvrir au monde profane. Ce faisant, tous entendaient perpétuer la finalité spirituelle de l'instruction ; les maîtres étaient encore avant tout, en 1833, les bergers menant sur la voie du salut.