Thèse soutenue

Les relations polono-tchécoslovaques dans la politique de sécurité française entre les deux guerres (1919-1939)

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Auteur / Autrice : Isabelle Davion
Direction : Georges-Henri Soutou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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En 1919, la diplomatie française se fixe comme objectif de faire de l'alliance polono-tchécoslovaque le pilier de son réseau d'alliances au revers de l'Allemagne. Dès juillet 1920, cette politique de sécurité est sapée par le partage défavorable aux Polonais de la Silésie de Teschen, décidé conjointement par la France et les Alliés. Le rapprochement enclenché entre Prague et Varsovie à partir de 1924, permet d'envisager la mise en place d'un front stratégique étroitement lié à l'armée française, qui garantirait les frontières orientales de l'Europe post-locarnienne. Mais cette ébauche du triangle de sécurité imaginé par Paris ne survit pas aux bouleversements politiques de la seconde moitié des années vingt. Tandis que les diplomates français travaillent à renforcer la sécurité collective, l'état-major tente de sensibiliser les armées polonaise et tchécoslovaque aux enjeux de leur collaboration. Ces démarches, ainsi que celles entreprises par les diplomates en poste en vue d'une sincère réconciliation, se heurtent au tournant politique pris par le gouvernement polonais depuis le coup d'état du maréchal Pilsudski. A l'arrivée de Hitler au pouvoir en Allemagne, la perception d'une menace commune aux trois pays ne produit pas de sursaut : tandis que Varsovie a établi des liens privilégiés avec la Hongrie, Bene consolide la Petite Entente. De son côté, Paris se laisse entraîner dans les négociations du Pacte à Quatre, lesquelles sont perçues comme une trahison par les alliés orientaux. Le pacte de non-agression germano-polonais éloigne définitivement Prague de Varsovie. La France est impuissante à enrayer la crise qui éclate au sujet de la minorité polonaise de Tchécoslovaquie. En 1938, Pologne et Tchécoslovaquie sont objets des relations internationales. Varsovie récupère l'initiative par le biais de son ultimatum du 30 septembre : il revient alors au Quai d'Orsay de convaincre Prague de céder Teschen, deux jours après les accords de Munich.