Déterminisme biologique, idéologies politiques et raciales : de l'eugénisme à la sociobiologie
Auteur / Autrice : | Ndiakhat Ngom |
Direction : | Anne Fagot-Largeault |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les sciences du vivant peuvent constituer un terreau propice aux idéologies réactionnaires, c'est ce que ne dément pas son histoire. Dès lors la question eugénique et sociobiologique constitue, selon l'expression de Nietzsche, un sujet '' dynamite '' dont la problématique s'est jusqu'ici construite autour d'un biologisme et d'un naturalisme comme puissante alternative au modernisme et à la démocratie. Qu'en est-il alors de la '' volonté de puissance '' nietzschéenne et de la '' sélection naturelle '' darwinienne ? Ces deux philosophèmes ont été rattachés à une foncière bestialité anthropologique qui pouvait autoriser toutes les dérives sociopolitiques. Existe-t-il une grille de lecture satisfaisante permettant de déjouer ce que certains commentateurs appellent les '' pièges '' du travail herméneutique ? Le racisme introduit, d'évidence, la question double, scientifique d'abord, du '' racisme de la science '', ou celle, politique, de la '' science face au racisme ''. La question de la '' re ontologisation '' positive ou culturelle de la négritude, par exemple, ou celle d'une réécriture de l'histoire, sonne-t-elle comme un nationalisme offensif ? Le culturalisme moderne ou nationalisme apparaît-il comme une alternative au biologisme d'antan ? Autrement dit, rappelle-t-il, selon les mots de Sartre, le '' racisme antiraciste '' ? Sur un autre plan, comment pourrait s'analyser, aujourd'hui, les exigences de '' réparation '' des descendants de l'esclavage ? Comment interpréter les expressions comme '' devoir de mémoire '' ou celles de l'équation entre sionisme et racisme lors de la Conférence des Nations-Unies sur le racisme à Duban (septembre 2001) ?