La Ligue communiste révolutionnaire et ses militant(e)s (1968-1981) : étude d'une organisation et d'un milieu militant : contribution à l'histoire de l'extrême gauche en France dans l'après mai 1968
Auteur / Autrice : | Jean-Paul Salles |
Direction : | Michel Dreyfus |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
La période qui suit mai 1968 a permis, en France, à un groupe de militants se réclamant du trotskysme de sortir de la confidentialité. En ne négligeant pas les témoignages, en nous aidant des publications de la LC/LCR, de documents internes et de rapports des officiers des renseignements généraux, nous avons étudié les efforts de ce courant politique pour s'implanter dans la société française. Dans un premier temps -de Mai 1968 au 21 juin 1973- ces militant(e)s nous sont apparus plus guévaristes que communistes. Mais la dissolution de la Ligue communiste, le 27 juin 1973, semble mettre un terme aux tentations militaristes. De juin 1973 jusqu'à le fin de la décennie, les pratiques politiques plus classiques, qui avaient été expérimentées avant cette date (participation aux élections, intervention dans les syndicats ouvriers notamment. . . ) prennent le dessus. Toutefois, les nouveaux secteurs de radicalisation ne sont pas négligés (appelés du contingent, femmes, homosexuel(le)s, régionalistes. . . ). Tout en s'efforçant d'être présents partout, les militant(e)s n'oublient pas leur parti, le dotant d'une infrastructure matérielle. Ils tentent aussi d'organiser le débat en son sein, par le biais des tendances, auxquelles ils se montrent très attachés. L'extrême gauche reste toujours aussi éclatée à la fin de la période et son implantation est modeste. Dans une dernière partie, nous avons esquissé une radiographie de ces militant(e)s : âge, sexe, profession, origine sociale. . . Nous nous sommes demandé aussi dans quelle mesure ils sont restés fidèles au communisme originel dont ils se réclamaient. Finalement la tentative de créer une organisation puissante sur des bases anciennes, le bolchevisme du début du siècle, a échoué. Mais de nombreux jeunes gens ont participé à cette aventure, souvent au moment de leurs études, la Ligue ayant été un lieu d'apprentissage, de socialisation pour cette fraction de la génération de 1968.