Maniement de l'agressivité et passage à l'acte hétéro ou auto agressif chez les personnalités criminelles : approche clinique comparative à travers l'épreuve projective du Rorschach
Auteur / Autrice : | Florence Hugot |
Direction : | Claude de Tychey |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Nancy 2 |
Mots clés
Résumé
Notre étude rejoint l'intérêt actuel porté aux problématiques de l'agir en raison des difficultés majeures de prise en charge de ces patients dans le champ social et institutionnel. Les carences affectives qui marquent leur développement perturbent tout travail de mentalisation. Lorsque les excitations pulsionnelles dépassent les possibilités d'élaboration mentale du sujet, ce dernier a recours à l'agir qui prendra une voie comportementale ou somatique (J. BERGERET). Notre réflexion s'est portée sur la voie comportementale, plus précisément le passage à l'acte agressif dans ses deux dimensions auto et hétéro agressive. Cette thèse s'inscrit dans la recherche de repérages cliniques en psychologie projective, à travers l'épreuve du Rorschach. Après un rappel historique relatif aux différentes théories autour de la personnalité criminelle et des approches contemporaines, ainsi qu'un survol de la littérature concernant le test du Rorschach, la présentation de l'étude concerne 40 sujets, divisés en deux groupes. Les hypothèses amènent à dégager des facteurs communs et différentiels au niveau du fonctionnement intrapsychique des sujets des deux groupes. L'espace imaginaire apparaît réduit, et la capacité d'élaboration mentale défaillante tant chez les autoagressifs que chez les hétéro agressifs, la faiblesse des processus de pensée ne permettant pas une intégration suffisante des pulsions sexuelles et agressives. Sur un plan différentiel, les sujets hétéroagressifs témoignent d'une sensibilité plus importante à l'excitabilité pulsionnelle agressive, le mécanisme de la projection leur permettant d'éviter d'être inondé par leurs pulsions destructrices (M. KLEIN). Faute de pouvoir exploiter ce mécanisme dans un éventuel passage à l'acte hétéroagressif, les sujets suicidaires restent avec l'introjection de l'objet persécuteur qu'ils attaquent à l'intérieur d'eux-mêmes pour soulager leurs angoisses archaïques.