Thèse soutenue

Les hors-la-loi dans la littérature grecque sous le Haut-Empire : les métamorphoses du mythe
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Auteur / Autrice : Geneviève Cornet
Direction : Alain Billault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures et civilisations antiques
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Lyon 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le Haut-Empire romain est la période où le hors-la-loi entre en force dans la littérature grecque : il devient à cette époque une figure négative et récurrente chez tous les auteurs des Ier-IIIe siècles : non seulement il s'enrichit de traits nouveaux (marginalité, fourberie, cupidité, cruauté, barbarie), mais il joue aussi des rôles inédits et très variables selon les textes où il est mis en scène, en fonction des intentions politiques, philosophiques ou morales des auteurs, de leurs exigences artistiques ou des lois du genre. Ainsi, alors que dans la réalité, la menace du brigandage et de la piraterie a beaucoup diminué, on assiste à une inflation remarquable des manifestations et des utilisations littéraires du hors-la-loi. Tel est le paradoxe à expliquer. Le premier chapitre est consacré au brigand dans l'oeuvre de Flavius Josèphe et montre l'ambiguité de la situation, de l'homme et de l'historien, car la Judée était une des zones les plus dangereuses de l'Empire à cette époque mais le terme "brigand" a été utilisé par Josèphe pour désigner les ennemis de Rome, qu'ils soient animés par des sentiments religieux ou nationaux ou les deux à la fois. Enfin les personnages ainsi mis en scène se rapprochent des héros de romans d'aventures. . . Le deuxième chapotre permet d'aborder l'oeuvre de Plutarque, et, parla même occasion, la piraterie, le problème réglé par Pompée et qui, sous la Haut-Empire, ne laissait que des souvenirs. La figure du pirate est en outre mise au service d'une intention morale : le brigand sert de faire-valoir aux grands hommes vertueux. Enfin le pirate est lui aussi un personnage romanesque. Le troisième chapitre est consacré à Lucien, auteur accusée d'imposture, qui utilise les brigands pour faire rire ou sourire dans une intention polémique. Dans certains passages, la mise en scène du hors-la-loi prend aussi des allures romanesques. Le quatrième chapitre nous conduit vers de vrais personnages fictifs puiqu'il est consacré aux romans : le hors-la-loi romanesque. Tous les brigands des romans grecs, loin d'avoir été créés ex nihilo, empruntent à de multiples sources (fonds historiques, épopées, tragédies, rhétorique d'école); ils sont stéréotypés, physiquement et moralement et servent d'anthithèse aux héros, comme chez Lucien et Plutarque. Mais ils se caractérisent surtout par leur rôle moteur dans l'action : c'est par eux, à cause d'eux que le héros, ou le couple des héros amoureux, bascule dans l'aventure et le danger et affronte les pires épreuves. Ainsi, loin d'être réduits à de simples figurants ou d'éléments de décor, ils sont au contraire ceux par qui la tentation narrative se crée, se maintient et se réactive. . .