De Thomas Hardy à Joseph Conrad : vers une écriture de la modernité
Auteur / Autrice : | Stéphanie Bernard |
Direction : | Josiane Paccaud-Huguet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anglais. Littérature anglaise |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Résumé
Thomas Hardy est le plus souvent considéré comme un auteur victorien. Cependant, son dernier roman intitulé Jude the Obscure annonce la modernité qui éclot à l'aube du vingtième siècle, lorsque l'auteur se tourne vers la poésie et qu'un autre écrivain, nommé Joseph Conrad, rédige ce roman aux mille voix qu'est Lord Jim. Derrière leurs œuvres se profile la réécriture de la tragédie qui renaît sous les espèces du tragique. Tess of the D'Urbervilles, à la tonalité pastorale parfois, rappelle les tragédies familiales des grands auteurs grecs. Avec Jude the Obscure, la ville a remplacé la campagne, la société a inéluctablement pris la place des dieux. Cette chute du divin s'affirme dans Lord Jim où le romantisme côtoie l'éclatement de la représentation dans une écriture moderne, puis plus nettement encore au travers des paysages blancs et froids de Under Western Eyes. Ces œuvres, tant par leurs différences que par leurs ressemblances, mettent en lumière le renouvellement qu'opère la modernité sur les genres et les formes du passé. Le style tragique utilise la lettre pour mieux la faire voler en éclat et s'oriente sur le pan de la voix : celle de l'écrivain qui se fait poète, celle de Jude qui se laisse bercer par son imaginaire, ou encore celle de l'indicible vérité qui borde l'horreur et surprend le lecteur occidental du texte conradien.