''Lumière de Rome'', ''Lumière de l'Eglise'' : édition, traduction et commentaire de la Correspondance d'Ennode de Pavie (livres 1 et 2)
Auteur / Autrice : | Stéphane Gioanni |
Direction : | Guy Sabbah |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Latin. Histoire. Mondes anciens |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Malgré leur diversité, les Epîtres d'Ennode, alors diacre de Milan, cherchent à faire rayonner une ''lumière romaine''! En explorant jusqu'à l'excès les richesses de la langue classique, le style des épîtres entretient l'éclat des lettres latines qui est le fondement de toute romanité. Pour Sidoine Appolinaire, vingt-cinq ans plus tôt, la romanité se résumait à cette excellence culturelle. Après l'installation des Ostrogoths en Italie, la Correspondance d'Ennode permet d'étudier le devenir de cette romanité après la chute de l'Empire d'Occident. Par sa famille (Magni Felices), Ennode appartient à l'aristocratie gallo-romaine qui s'efforce d'entretenir la grandeur de la culture antique. Mais l'ambition littéraire de la Correspondance ne saurait occulter l'intention religieuse du diacre de Milan. L'enseignement de la morale chrétienne et la défense de la primauté pontificale confirment que celui-ci est aussi le propagandiste d'une ''romanité'' nouvelle. Suivi d'une édition et d'une traduction des épîtres (livres 1 et 2), notre commentaire propose d'abord de nouvelles hypothèses sur la ''collection'' d'Ennode et tente ensuite de montrer que les Epîtres sont la scène d'une confrontation entre différentes idées de la ''romanité'' : à travers une intense activité épistolaire, Ennode défend l'idée que la ''lumière de Rome'' se confond désormais avec la ''lumière de l'Eglise''. Mais pourquoi Ennode a-t-il célébré cette ''lumière'' dans une langue obscure ? Loin de contredire la célébration de cette lumière, la préciosité du ''latin d'Ennode'' constitue une tentative d'écriture de la lumière mais aussi une habile stratégie de communication destinée à une élite chrétienne.