Assistance et secours auprès des étrangers : le Service social d'aide aux émigrants (SSAE) : 1920-1945
Auteur / Autrice : | Lucienne Chibrac |
Direction : | Yves Lequin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Résumé
Au sortir de la Première Guerre mondiale, le coup d'arrêt donné à la politique américaine d'immigration a pour conséquence l'interruption involontaire des vagues migratoires traversant l'Europe. Un mouvement philanthropique américain se soucie des effets de cette politique et crée un vaste réseau de services sociaux chargés de porter secours aux familles et aux enfants qui, dans les villes et les ports, attendent souvent en vain le laissez-passer vers les Etats-Unis. C'est la création de l'International Migration Service qui, en France, deviendra en 1926 le Service Social d'Aide aux Emigrants (SSAE). Pendant les années trente, le SSAE va largement dépasser ces tâches d'assistance pour proposer aux pouvoirs publics la mise en place d'une politique sociale liée à la main-d'œuvre étrangère ainsi qu'au regroupement familial, à l'aide aux réfugiés et aux rapatriements de certains étrangers. L'arrivée de la guerre et de l'Occupation menacent l'existence du service. Il parvient néanmoins à conserver ses moyens d'action et voit ses attributions se développer en matière d'assistance sociale. Il intervient dans les camps d'internement et assure la gestion de fonds d'aide pour les réfugiés. Il travaille avec les autorités du Gouvernement de Vichy mais aussi avec toutes les œuvres de secours, israélites pour la plupart. L'intensification de la répression envers la population juive engage certaines professionnelles à dépasser le cadre du strict légalisme. Elles participent à des sauvetages d'enfants et assistent des familles vivant en clandestinité. Ainsi, entre légalisme et actions clandestines, le SSAE tente jusqu'à la fin de la guerre de concilier pragmatisme et humanisme.